Notre secteur des télécommunications/TIC est en pleine croissance. L’accès des populations au téléphone et à l’Internet s’améliore d’année en année. Idem pour le chiffre d’affaires global des opérateurs de télécommunications.
Le principal défi à relever est celui du haut débit
Le 17 mai de chaque année, institué Journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information, offre l’opportunité d’étudier comment l’innovation numérique peut contribuer à connecter tout le monde et à assurer une prospérité durable pour tous. L’édition de cette année était placée sous le thème : «L’innovation numérique pour le développement durable.» À l’occasion, nous avons tenté de faire l’état des lieux du secteur des télécommunications au Mali.
"Les télécommunications, c'est la transmission, émission ou la réception d'informations à distance soit à travers un réseau cabblé ( RJ45, FIBRE OPTIQUE etc... ), radioélectrique ou d'autres systèmes électromagnétiques" , explique le directeur général de l’entreprise Networks Solutions Africa Sarl (N.S.A), Mamadou Sory Traoré. Pour cet ingénieur des télécommunications électroniques, l’évolution du secteur des télécommunications dans notre pays augure des lendemains meilleurs. Comparativement à d’autres pays de la sous-région, le Mali, bien qu’il ait encore du chemin à faire, n’est pas en retard sur les normes internationales.
Le 4G y est une réalité et pour le déploiement de la 5G, des tests ont déjà été effectués dans certaines localités avec succès. «Nous avons le déploiement d’une très grande quantité de la fibre optique à travers le pays», affirme le spécialiste, soulignant les gros efforts consentis par l’État à travers la mise en place des structures comme l’Agefau, la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD) et l’Agetic. «L’État a une vision pour le développement du secteur», se félicite-il.
Pour Mamadou Sory Traoré, le plus grand défi à relever dans le secteur des télécommunications au Mali, est celui du haut débit. «Aujourd’hui, tout le monde a compris qu’il faut aller vers la numérisation de l’administration dans tous les secteurs. C’est une nécessité», dit-il. Réussir ce challenge n’est pas hors de portée, selon l’ingénieur des télécommunications électroniques. Il préconise, en termes de perspectives, d’accorder plus d’intérêt à la formation. En effet, «presque tout le monde se retrouve dans le domaine des télécommunications sans une formation adéquate. Et, souvent, ceux qui sont qualifiés sont moins sollicités que ceux qui n’ont suivi aucune formation, parce que ces derniers représentent la main-d’œuvre moins chère», dénonce-t-il.
Sous-sol Bamakois saturÉ- Mamadou Sory Traoré met également à l’index les tares liées à l’installation presque anarchique des infrastructures. «Dans une même rue, on trouve les réseaux de la Somagep-SA, de l’EDM-SA et ceux de la fibre optique d’Orange Mali, de Moov Afrique ou de Telecel. Ce n’est bien ni pour les opérateurs ni pour les consommateurs», mentionne-t-il. Aussi, trouve-t-il qu’il y a trop de pylônes. «Il va falloir avoir une autre technique d’installation pour éviter des dégâts. Le service qualité de l’AMRTP devrait s’intéresser à cette situation», recommande le spécialiste.
Notre secteur des télécommunications/TIC est en pleine croissance. Selon le dernier rapport d’activités annuel de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (AMRTP), l’accès des populations au téléphone continue de s’améliorer. Ce document de 110 pages datant de 2022, révèle que le nombre de lignes téléphoniques (mobile et fixe) dénombré en fin 2022 s’élève à 26.175.910 abonnés, contre 24.635.956 abonnés l’année précédente. Le parc enregistre une hausse de 6% au cours de la période. Le parc téléphonique est constitué de 25.869.010 clients mobiles et 306.900 clients fixes. Le taux de pénétration est estimé à 119%. En ce qui concerne le parc mobile total qui s’élève à 25.869.010 clients en fin 2022, contre 24.334.901 abonnés en fin 2021, il est en hausse de 6%. Le mobile constitue l’essentiel du parc téléphonique avec une proportion de 99%.
L’accès à Internet se généralise, avec un parc en hausse de 60%. Cette croissance est tributaire de l’Internet mobile avec un parc qui enregistre plus de quatre millions de nouvelles souscriptions au cours de la période 2022. L’Internet fixe est, par contre, en recul au cours de la période. Pays sans littoral, le Mali assure sa connectivité internationale via les stations principalement basées au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Aussi, l’État et les opérateurs de télécommunications ont déployé sur le territoire national un réseau fibre optique de plusieurs kilomètres.
Des initiatives sont en cours pour améliorer la connectivité Internet, notamment le renforcement du Backbone fibre optique de l’État. Il y a aussi le projet de mise en place d’un point d’atterrissement virtuel (PAV) à Bamako, avec une dissémination des points de présence Internet (POP) à l’intérieur du pays. La réalisation de ce projet permettra non seulement de renforcer la bande passante de l’Internet disponible au Mali, mais aussi de promouvoir la concurrence sur le marché de l’Internet.
Le Mobile money, quant à lui, gagne en confiance avec plus de quatre millions de nouvelles souscriptions enregistrées en 2022, soit un taux de croissance de 40%. En d’autres termes, 66 Maliens sur 100 disposent d’un compte mobile money. Les plateformes Orange money et Moov money sont les plus dynamiques. L’entrée de nouveaux acteurs (Sama money, Wave, Wizall money) entraîne une concurrence de plus en plus rude. «Les comptes déclarés au 31 décembre 2022 par les opérateurs de télécommunications s’élèvent à 14.549.037 clients, contre 10.393.022 clients l’année précédente», rapporte le document. Le taux de croissance annuel moyen est estimé à 20,18%, avec un taux de pénétration de 66%.
Cette dynamique d’ensemble a été quelque peu perturbée en 2023, à cause des actes de vandalisme des infrastructures dans plusieurs contrées au nord et au centre du pays. «Ce qui a eu pour conséquences, la chute directe du nombre d’abonnés en 2023 et du taux de pénétration de l’activité mobile. Cette régression n’est pas restée sans conséquence sur le parc Internet qui a également connu une baisse de près de 10%», indique le rapport 2023 de l’Agefau.
Les deux rapports (Amrtp et Agefau) précisent que la crise n’influe pas sur le chiffre d’affaires global des opérateurs de télécommunications qui connaît un accroissement considérable. En effet, selon l’AMRTP, le chiffre d’affaires déclaré en fin 2022 s’élève à 586 milliards de Fcfa, contre 559 milliards en 2021. Il s’est accru de 4,8% au cours de la période. Ce résultat est lié, en partie, à la performance des ventes des services mobiles.
Le chiffre d’affaires cumulé sur les six dernières années s’élève à 3.208 milliards de Fcfa, avec un taux de croissance annuelle moyen estimé à 2,30% sur la période. Les investissements déclarés par les opérateurs sont estimés globalement à 116,691 milliards de Fcfa en fin 2022, contre 94,122 milliards de Fcfa l’année précédente. Le volume dédié spécifiquement aux réseaux (fixe, mobile et Internet) est de 106,457 milliards de Fcfa, soit 91% du montant total investi.
Babba COULIBALY
Source : l’Essor
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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