Jeudi 28 Mars 2024
Le serment

Évaluation et accréditation des établissements de santé : «Public et privé sont tous concernés»

Cette nouvelle Agence est outillée d’un dispositif pour amener les structures de santé à s’inscrire dans une amélioration continue de la qualité des soins.

Son directeur général, Sékouli Fadjadji Touré, explique les défis à relever pour réussir cette noble mission.

L’Essor : L’Anaes a été créée sur les cendres de l’Agence nationale d’évaluation des hôpitaux (Aneh) avec de nouvelles attributions. Pourquoi cet élargissement des missions ?

Sékouli Fadjadji Touré : Sous l’impulsion de la ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, l’Anaes a été créée en février 2022 en réponse à plusieurs aspects dont l’élargissement du système de santé à travers la création des cliniques, les cabinets, les centres de santé communautaire (Cscom), les Centres de santé de référence (Csref) qui sont en train d’être transformés (pour certains) hôpitaux de district sanitaire depuis 2018.

 Cette évolution exige de donner des soins de qualité à la population. Il a ne sert à rien de soigner des patients dans des conditions où il n’y pas de qualité. Le deuxième aspect est que les structures doivent être accréditées.

Cela vise à identifier celles qui répondent aux normes de qualité. On ne peut plus se contenter de prodiguer des soins qui ne sont pas de qualité. À partir de ces constats, la nécessité de revoir les missions de l’Aneh a été partagée par la cheffe du département en charge de la Santé qui a toujours prôné la qualité en matière de soins.

Il fallait élargir les missions d’évaluation à l’ensemble des établissements de santé, aussi bien dans le public que dans le privé. L’Anaes est chargée de procéder à l’évaluation externe des établissements de santé en ce qui concerne la qualité des soins, la maîtrise des coûts et l’impact en termes de santé publique et médico-économique, de procéder à l’évaluation des établissements de santé en vue de leur classement en niveau de référence dans le système de santé.

Il s’agit aussi de favoriser le développement de l’évaluation des soins et des pratiques professionnelles. L’Anaes a aussi mission d’établir et de mettre en œuvre des procédures d’accréditation des structures de santé, ainsi que de proposer au ministre chargé de la Santé leur accréditation et de proposer la souscription et le retrait de la souscription aux organismes d’assurance publics.

L’Essor : Quelles seront les contributions de l’Agence à notre système de santé, en termes d’accès à des soins de qualité ?

Sékouli Fadjadji Touré : Le dispositif de l’Anaes est très bien. L’État s’est donné le moyen, à travers ce service de pouvoir garantir la qualité des soins. Quand une structure est accréditée, la qualité monte progressivement et elle offre des conditions de prise en charge idéales. L’évaluation des établissements de santé apportera donc une saine émulation dans l’amélioration des soins offerts aux malades. Cela, à travers l’évaluation des acquis et les insuffisances, mais aussi les recommandations à l’endroit de la ministre de la Santé et du Développement social pour la quête de qualité.

L’Essor : L’Anaes a pour mission l’accréditation des établissements de santé. Est-ce le début d’une lutte contre la prolifération des structures de soins privées qui ne répondent pas aux exigences ?

Sékouli Fadjadji Touré : Le Mali n’avait pas un service dédié à l’accréditation. Il y a des services de répression, notamment l’inspection de la santé. Dès que le processus va démarrer, c’est la population qui va sanctionner en refusant d’aller vers ces structures non accréditées. Ce processus d’accréditation est participatif. La vision du département de la Santé et du Développement social est d’amener les responsables des structures privées ou publiques à emprunter la démarche qualité à travers des outils et des normes.

Chaque niveau de service aura ses normes qui seront élaborées et validées par les autorités. La population aura l’information nécessaire par rapport à  l’accréditation des établissements de santé. D’autres structures seront impliquées aux processus d’accréditation comme la direction générale de la santé, la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam) et l’Institut national de santé publique (INSP). La ministre en charge de la Santé a tout le loisir d’accréditer ou non les structures évaluées. Cette accréditation peut être retirée une fois que la structure ne répond plus aux normes.

L’Essor : Quels sont les établissements de santé qui rejoindront la liste des hôpitaux traditionnellement évalués ? Comment comptez-vous relever ce challenge ?

Sékouli Fadjadji Touré : L’Aneh était centrée sur les hôpitaux. Cette fois-ci, les évaluations concernent tous les établissements de santé publics et privés. La loi d’orientation sur la santé donne le libre choix à un malade de se soigner où il veut. C’est la raison qui implique ce changement afin que tous les établissements de santé offrent la qualité aux patients.  

L’Essor : Quelles sont vos attentes pour réussir ces nouvelles missions assignées à votre Agence ?

Sékouli Fadjadji Touré : Nous avons besoin d’appuis techniques, en termes de renforcement de capacités. Nous avons des cadres très expérimentés en matière d’évaluation. Mais l’accréditation est un nouveau domaine. Nous sommes en train d’élaborer les outils qu’il faut pour l’accréditation. Aujourd’hui, nous avons les outils qu’il faut par rapport aux Cscom.

 Nous allons commencer à accréditer au moins 45 Cscom pour l’année 2023. Nous allons élaborer d’autres outils par niveau de référence à savoir pour les hôpitaux du district sanitaire, de deuxième, troisième, voire quatrième référence, surtout les privés.

La recherche de financements est l’une des recommandations de la première session de notre conseil d’administration, tenue le 26 janvier dernier. Il faudra que l’état et les partenaires techniques et financiers apportent le concours nécessaire à l’Anaes pour relever le challenge lié aux ressources humaines, matérielles, financières et logistiques.

Afin qu’elle joue véritablement sa partition de façon efficace et efficiente. Jusque-là, nous avons toujours bénéficié de l’accompagnement de l’État, mais aussi des ordres professionnels de la santé. Nous voulons que chacun joue son rôle, car nous sommes tous des potentiels malades.

Propos recueillis par

Mohamed DIAWARA

Source : l’Essor

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