Dans notre pays, les femmes sont sous-représentées dans les instances de décision. Dans l’administration publique, le taux de nomination des femmes n’atteint même pas globalement 20%
Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, a lancé, hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la feuille de route «Genre, élections et réformes». C’était en présence des membres du gouvernement, notamment les ministres de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Coulibaly Mariam Maïga et de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, et d’autres invités de marque.
Ce document est une recommandation du séminaire de réflexion de haut niveau visant à intégrer la dimension genre dans le processus électoral et les réformes politiques et administratives du pays. Il est le fruit de la collaboration entre le département en charge de la Promotion de la Femme, celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et les Partenaires techniques et financiers (PTF) avec comme chef de file l’Onu-Femmes. Elle vise l’intégration des femmes dans le processus électoral, les réformes politiques et administratives et une implication des hommes et des femmes au différents processus de refondation enclenchés par les autorités.
Pour la mise en œuvre de cette feuille de route, les activités porteront notamment sur l’établissement d’une cartographie des acteurs intervenants sur les questions du genre, le processus électoral et les réformes, la vulgarisation de la loi n°2015-052 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électorales et son décret d’application au sein des formations politiques. Il s’agira également de réaliser une caravane de la paix, de la cohésion sociale pour un processus électoral inclusif et apaisé.
La représentante résidente de l’Onu-Femmes au Mali a salué la démarche participative et inclusive de l’élaboration de la feuille. Marie Goreth Nizigama s’est réjouie des avancées importantes enregistrées par le Mali en termes d’adoption de la nouvelle Constitution qui garantit le respect des droits humains, en particulier ceux de la femme et consacre le principe de non-discrimination entre les sexes, et la loi 052 de 2015.
Selon le Rapport national volontaire pays des Objectifs de développement durable (ODD) 2022, a-t-elle indiqué, au niveau de l’administration générale, l’on note 5% de femmes nommées comme des préfets, 14,54% comme des sous-préfets et une femme gouverneur (1/20). Mais dans les fonctions de directeur de service central, elles représentaient seulement 16,1% et 14,54% dans les fonctions d’ambassadeur.
AUGMENTATION SIGNIFICATIVE- Pour sa part, la représentante de la Coordination des associations et ONG féminines (Cafo) a salué l’augmentation significative de la représentation des femmes dans les organes politiques. Mme Kouyaté Goundo Sissoko a déploré les impacts de la crise économique et sécuritaire sur les femmes et les filles. Selon elle, la feuille de route est une étape importante pour relever ces défis.
La ministre chargée de la Promotion de la Femme a affirmé que l’élaboration de la feuille de route a été guidée par les trois principes édictés par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Mme Coulibaly a regretté le faible rythme de la systématisation de la prise en compte de l’égalité droits femmes-hommes et de l’autonomisation des femmes dans les politiques publiques, la persistance des inégalités entre les genres dans l’accès aux ressources, à la protection sociale et contre la violence. Pour elle, la mise en œuvre du plan d’action 2024-2026 de cette feuille de route permettra de mieux prendre en compte la dimension genre et d’avoir des services qui développent des politiques et des stratégies qui prennent en compte les besoins des femmes.
La ministre Mariam Maïga a rappelé qu’à la suite des élections communales de 2016 et législatives de 2020, les taux de représentation des femmes sont passés respectivement de 9% en 2009 à 25% en 2016 et de 9,52% en 2013 à 28,52 en 2020. Cependant, elle a relevé que les femmes sont faiblement représentées dans les instances décisionnelles. Dans l’administration publique, a-t-elle cité, le taux de nomination des femmes n’atteint pas globalement les 20%.
Quant au ministre d’État, il a salué la mobilisation des femmes lors des Assises nationales de la refondation (ANR) et du référendum. Le colonel Abdoulaye Maïga a souligné que le document est conforme à la vision du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qui indique que le développement durable exige la participation équitable des hommes et des femmes à la vie publique, y compris politique.
Selon lui, cette feuille de route est une contribution au cadre stratégique de la refondation avec d’importantes actions pouvant orienter au mieux les réformes et favoriser une participation massive des femmes au futur échéance électorale en leur assurant une plus forte représentativité dans les fonctions nominatives et électives. Et le ministre d’État, ministre de la Décentralisation d’inviter les autres départements ministériels à s’investir inlassablement afin d’assurer une mise en œuvre effective de la présente feuille de route.
Un des temps forts de la cérémonie a été la remise d’un exemplaire du document par la ministre Mariam Maïga au ministre d’État pour le président de la Transition.
Mohamed DIAWARA
Source : l’Essor
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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