Les dirigeants indépendantistes et leurs alliés des groupes terroristes avaient fait de l’État une vache laitière. Par divers mécanismes, ils pompaient les ressources publiques qu’ils utilisaient pour leur propre confort et pour leur lutte pour la partition du pays.
La ville de Kidal n’a pas fini de livrer tous ses secrets sur la gestion mafieuse des groupes séparatistes et leurs alliés terroristes qui l’ont mise en coupe réglée pendant une décennie. Depuis l’entrée des Forces armées maliennes dans la ville le 14 novembre dernier, les visiteurs tombent des nues devant les pratiques crapuleuses de ceux qui s’étaient rendus maîtres d’une enclave dans la République, grâce à la bienveillance de la communauté internationale, sous le couvert de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
À l’occasion de la visite d’une délégation ministérielle la semaine dernière, nous avons pu recueillir des informations ahurissantes sur la gestion calamiteuse que les groupes armés avaient instaurée pour financer leurs activités hostiles à la République. Le procédé consistait à utiliser les ressources financières de l’État pour le combattre. Ces pratiques prospéraient surtout avant l’avènement de la Transition.
Les nombreux dons dans le cadre de la solidarité en faveur des populations locales étaient détournés par les chefs des groupes armés. Les ressources provenant de la vente de ces vivres et non vivres permettaient de financer les opérations contre les Forces de défense et de sécurité.
Des partisans des groupes armés ont créé des entreprises pour capter les marchés de construction des écoles, des centres de santé, des adductions d’eau. Les travaux n’étaient pas ou mal exécutés mais les fonds toujours décaissés. Du fait de ces mauvaises pratiques, l’État subissait une forte hémorragie financière. Pour le compte de nombre des communes du Nord, les fonds étaient mobilisés pour les investissements municipaux sans aucune réalisation sur le terrain.
Ces pratiques ne sont pas les seules astuces pour bénéficier des largesses de l’État. Par un tour de passe-passe, les indépendantistes et leurs alliés terroristes ont réussi à faire nommer des proches pour diriger les Autorités intérimaires. Non seulement cela n’était pas prévu dans l’Accord pour la paix et la réconciliation. Mais aussi il s’agissait d’un procédé anti-démocratique, car ces présidents nommés ont pris la place des élus. Installés à la tête des Autorités intérimaires, ces individus dont la légitimité ne tenait qu’à leur appartenance à des groupes criminels, ne se privaient pas de pomper les ressources de l’État au profit de leurs organisations.
C’est ainsi qu’étaient confiés à leurs complices les rênes des Chambres régionales d’agriculture, du commerce, des métiers. Et la gestion de ces structures n’était jamais soumise au moindre contrôle des services compétents de l’État. Autrement dit, toutes ces structures étaient sous la coupe des groupes armés et les ressources prévues pour leur fonctionnement prenaient le chemin de la lutte contre l’État.
Autant dire que l’État contribuait au financement de l’irrédentisme et de l’islamisme violent, par le truchement des mécanismes mis en place par des individus qui profitent sans vergogne des malheurs de leurs concitoyens. Comble de l’hypocrisie et du cynisme, ces groupes séparatistes et leurs alliés terroristes, tout en détournant les fonds destinés aux services sociaux de base, crient sur tous les toits que l’État a abandonné les Régions du Nord, que les infrastructures sont inexistantes dans cette partie du pays.
DOUBLE JEU- La rébellion et le pseudo-djihadisme constituent des fonds de commerce fort lucratifs. En plus du système permettant de siphonner l’argent public, indépendantistes et terroristes avaient d’autres sources de financement qui rapportaient gros. L’exploitation illégale de l’or générait des ressources importantes à la fois grâce aux taxes prélevées sur la production et au trafic du métal jaune dont les ramifications se prolongent jusque dans les pays du Golfe. Aussi, le racket sur les activités commerciales et la délivrance de vignettes pour les engins roulants produisaient-ils des moyens financiers colossaux.
Ces agissements peu recommandables, qui en disent long sur la moralité des dirigeants des groupes séparatistes, ne seraient possibles sans la complicité de certains agents de l’État. La vénalité pousse des agents publics véreux à avoir partie liée avec les individus dont le dessein funeste est de mettre le pays à genou à défaut d’obtenir sa partition.
Globalement, l’État malien a, jusqu’ici, fait preuve de bienveillance voire de complaisance et même de résignation à l’égard des velléités des séparatistes. Au nom de la paix, les différents pouvoirs caressaient les irrédentistes dans le sens du poil. Au point que ces derniers étaient perçus dans l’opinion publique comme des citoyens privilégiés, ayant tous les droits et aucun devoir. Signe de ce statut de privilégiés : certains dirigeants des groupes séparatistes ont poussé l’impunité jusqu’à installer dans leurs domiciles les groupes électrogènes apportés par l’État à Kidal.
Ce n’est pas tout. Combien de chefs traditionnels siègent au sein des institutions de la République ? Cette bienveillance n’a d’autre but qu’ils soient capables de tenir leurs communautés hors des sentiers du séparatisme. À l’évidence, l’objectif est loin d’être atteint car beaucoup ont des frères et des fils qui ferraillent contre l’État en jouant les premiers rôles au sein des groupes armés. Difficile de ne pas y voir le double jeu.
Ce comportement ambivalent de certains leaders communautaires couplé à l’économie criminelle fait le lit de la rébellion. Acteurs des groupes rebelles, agents véreux de l’État qui acceptent de traiter avec les ennemis de la République, chefs traditionnels champions du double jeu… tout ce petit monde profite sans scrupule des crises cycliques qui bouleversent le septentrion de notre pays depuis l’indépendance.
Il est grand temps que l’État y mette le holà en plaçant hors d’état de nuire les groupes profitant de l’économie criminelle et en imposant l’autorité de l’État. Un vaste programme qui n’est pas au dessus des capacités d’un État déterminé à asseoir sur l’ensemble du territoire national une gouvernance vertueuse au service des populations. À coup sûr, le dialogue inter-Maliens va y contribuer.
Rédaction
Source : L’essor
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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