Restaurer la paix, consolider l’unité nationale et raviver le vivre-ensemble, tel est le but de ce dialogue piloté par une équipe de 140 personnes dirigée par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.
Pour le président de la Transition, qui a procédé hier à l’installation du comité, on peut puiser dans nos valeurs ancestrales pour relever le défi
Le chef de l’État Assimi Goïta avec le président du Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, Ousmane Issoufi Maïga
Les membres du Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation sont désormais installés dans leur fonction. La cérémonie d’installation, tenue hier à Koulouba, a été présidée par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, en présence des présidents des institutions, des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué.
Créé par le décret n°2024-0053/PT-RM du 26 janvier 2024, le Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation comprend 140 membres. Dirigé par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, ce Comité est chargé de la préparation et de l’organisation du dialogue inter-Maliens. Cette cérémonie d’installation marque le début d’un processus destiné à aboutir à la paix des cœurs et au retour de la grande fraternité légendaire entre l’ensemble des filles et fils de notre nation.
Il n’y a guère longtemps, peu de gens auraient parié sur la possibilité pour notre pays de reconquérir ses terres, encore moins de réconcilier ses enfants. «Oui, le Mali éternel a vacillé, mais il ne s’est pas écroulé contrairement à certaines prédictions», a déclaré le président de la Transition sous un tonnerre d’applaudissements. Et de poursuivre : «Nous devons cela à notre histoire millénaire, marquée par l’existence de grands empires et royaumes qui ont réalisé un brassage socioculturel donnant naissance à des communautés ayant toujours vécu en symbiose et dans la complémentarité». En effet, ces communautés ont mis en place des systèmes d’échanges mutuellement bénéfiques entre les produits de l’agriculture, du pastoralisme, de la pêche et de l’artisanat créant de fait, un contexte économique harmonisé.
TISSU SOCIAL- Sur le plan sociologique, nos ancêtres ont inventé des institutions et des relations sociales qui ont créé l’harmonie et la solidarité entre les personnes et les groupes. Parmi ces institutions, on peut citer la parenté à plaisanterie (Sinagouya) qui est un véritable ciment social et qui crée des liens quasiment sacrés entre différents groupes ethniques.
«Même au plus fort de la crise multiforme que traverse notre pays, pendant que les services de l’État s’étaient retirés de certaines localités, c’est le tissu social pétri de solidarité et d’humanisme qui a permis aux populations de se supporter pour mieux envisager l’avenir», a rappelé le colonel Assimi Goïta. Il dira ensuite que c’est pour cette raison que les ennemis de notre peuple ont essayé de créer la mésentente entre nos populations pour les entraîner dans des conflits intra et intercommunautaires.
C’est ainsi que plusieurs de nos communautés ont été endeuillées par des meurtres de femmes, d’enfants et de vieilles personnes. Nos Forces de défense et de sécurité, dans leur mission régalienne de protection du territoire, des personnes et des biens, ont également payé un lourd tribut. Cependant, grâce à la bravoure et au don de soi des Forces armées maliennes (FAMa), notre État a recouvré son autorité sur l’ensemble du territoire, dont «certains avaient voulu faire une enclave, en ayant pris le soin d’opposer les enfants du même pays», a indiqué le chef de l’État.
Pour le président Goïta, cette unité retrouvée par notre peuple a été saluée par l’ensemble de ses filles et fils, fiers de leur histoire commune et animés par un fort sentiment patriotique et la volonté ferme de recoudre le tissu social malheureusement fragilisé par les conflits inutiles. «Ainsi, nous avons décidé de créer les conditions d’un dialogue entre les filles et les fils de notre peuple, conduit par eux-mêmes, en vue de restaurer la paix, de consolider l’unité nationale et de raviver le vivre-ensemble», a souligné le chef de l’État.
Pour lui, ceci était d’une urgente nécessité, tant l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger était devenu, pour certains acteurs, un fonds de commerce et un moyen de prolonger la souffrance de nos populations meurtries. «C’est la raison pour laquelle, les autorités de la Transition ont décidé, en toute responsabilité, d’y mettre fin», a expliqué le colonel Assimi Goïta. D’après lui, «nous avons tous les atouts pour réussir un dialogue direct entre les Maliens». À travers des valeurs sociétales et des formes de spiritualité, nos ancêtres ont instauré une culture de paix et de solidarité fondée sur des règles dont le respect était garanti par l’ensemble de la communauté, a rappelé le président Goïta.
DIALOGUE FRANC ET SINCÈRE- «Il nous faut donc puiser dans notre histoire pour construire une mémoire collective à la fois pour notre génération actuelle et future, afin que nous ne retombions plus jamais dans des situations de déchirements», a exhorté le colonel Assimi Goïta, qui a demandé de questionner sans complaisance, notre société afin de comprendre les causes apparentes et profondes des conflits qui la minent. Ceci exigera de nous un exercice d’autocritique et de vérité qui sera le véritable socle de la paix durable que nous recherchons tant, a ajouté le président de la Transition.
Il a par ailleurs demandé aux membres du Comité de pilotage de créer les conditions d’un dialogue franc et sincère entre les Maliens de manière inclusive, afin que nul ne se sente exclu. «Toutes les voix doivent être écoutées et tous les avis doivent pouvoir s’exprimer. Il s’agit donc, comme le dit l’expression populaire, de laver le linge sale en famille», a détaillé le colonel Assimi Goïta.
Toutefois, ajoutera-t-il, tout au long du processus de dialogue, les membres du Comité doivent avoir comme boussole, les trois principes qui guident désormais l’action publique dans notre pays, à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et de partenaires opérés par notre pays et la défense des intérêts du peuple malien dans les décisions prises.
À l’issue de ce dialogue, décidé et conduit par les Maliens eux-mêmes, c’est un peuple réconcilié et rassuré qui devra pouvoir exprimer à l’unisson sa confiance en l’avenir. Ce faisant, il aura prouvé encore une fois de plus, sa capacité à régler lui-même ses propres problèmes et à renforcer chaque jour sa souveraineté. Cependant, a précisé le président Goïta, il n’y aura aucune place dans ce grand forum national pour les ennemis de notre peuple qui veulent remettre en cause l’unicité et la laïcité de l’État, ainsi que l’intégrité de notre territoire.
De son côté, le président du Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens, Ousmane Issoufi Maïga, a, au nom de son équipe, remercié le chef de l’État pour la confiance placée en eux. L’ancien Premier ministre a ensuite réitéré leur engagement et la détermination à accomplir cette mission, avant d’appeler l’ensemble de nos compatriotes à «taire leurs égos et à s’approprier cette initiative salvatrice».
Bembablin DOUMBIA
Source : l’Essor
Binthily Signs propose trois grands modèles d’enseignes. Chacune offre une excellente performance en fonction de votre commerce et des prix défiant toute concurrence :
Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
© Dépêches du Mali 2012 - 2024