Le 23 juillet dernier, le président de la transition, colonel Assimi Goïta a effectué en grande pompe une visite dans la ville de Kayes. Au cours de cette visite, il a tenu un discours plutôt « politique » selon plusieurs observateurs et analystes maliens.
Ce discours vient remettre sur la table la question de la probable candidature aux élections présidentielles de février 2024 du colonel Assimi Goïta.
Comme à son habitude, le chef d’Etat était habillé en treillis, coiffé d’un béret vert lorsqu’il se tient debout au pupitre devant cette marée humaine venue lui témoigner son soutien. Jusqu’ici reconnu pour son silence, il a rompu avec la tradition en tenant un discours digne d’un leader. C’était au lendemain de la proclamation des résultats définitifs du référendum du 18 juin 2023. Il a commencé d’abord par remercier le peuple malien pour avoir voté cette nouvelle constitution à une large majorité. « Tous les maliens se sont mobilisés lors du référendum. Certains étaient d’accord avec le projet de nouvelle constitution, d’autres non plus. La cour constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs, plus de 96% des maliens ont dit oui à la nouvelle constitution. Ce qui prouve que c’est une recommandation du peuple », a-t-il affirmé dans un stade rempli sous le bruit des vuvuzelas. « Cette nouvelle constitution permettra de préserver l’intérêt du peuple malien et d’accroître l’économie du Mali », poursuit-il.
Dans son discours, il n’a pas manqué de citer les réalisations faites par la transition depuis son début. A commencer par les nouvelles acquisitions à l’armée « Nous sommes en train de réorganiser l’armée, nous l’avons dotée d’équipements de dernières générations… ». Il a aussi parlé de l’hôpital militaire dont la première pierre a été posée il y’a quelques mois « Nous sommes aussi en train de construire un hôpital militaire pour éviter l’évacuation sanitaire à l’étranger de nos blessés de guerre. L’évacuation est trop couteuse. », a affirmé le président de la transition.
Il n’a oublié aucun domaine comme un homme politique en campagne. « Nous venons de doter Kayes d’un centre de dialyse… Nous comptons construire un hôpital de haut niveau pour qu’aucun malien n’aille se soigner à l’étranger », promet le président de la transition.
Dans le domaine de l’éducation, il a fait de grandes annonces : « Notre but est que le système éducatif malien soit apprécié partout dans le monde. Les kayesiens, je vous promets une université ! ». Il a promis aussi la construction des infrastructures scolaires un peu partout au Mali : « Nous allons aussi construire une nouvelle université à Bandiagara aussi. Nous allons construire 13 lycées dont 2 lycées d’excellence. »
Il a aussi promis la rénovation des stades dans plusieurs régions dont Kayes : « Pour la jeunesse kayesienne, nous allons rénover le stade de Kayes. » Le chef de l’état a aussi promis un nouveau stade aux populations de Tombouctou. « Nous allons construire un nouveau stade à Tombouctou car la ville abritera la biennale artistique et culturelle dans deux ans », a-t-il conclu.
Tous ces projets sont-ils réalisables par quelqu’un qui compte quitter le pouvoir en février 2024 ? Si la constitution du 25 février 1992 interdisait à un militaire d’être candidat aux élections, la constitution dont Assimi vient de promulguer ne l’interdit guère. Lors de cette visite à Kayes, des personnes brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Assimi en 2024, une chance à saisir ».
Même si le colonel Assimi Goïta ne s’est pas encore prononcé sur sa future candidature aux élections présidentielles de février 2024, ses attitudes sèment du doute à seulement quelques mois des élections. Va-t-il se présenter en 2024 ou retournera-t-il dans la caserne ? C’est la principale question que les maliens se posent.
Mory Keita
Source : SOLONI 7 Août 2023
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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