La rencontre des ministres, tenue hier dans la capitale burkinabé, constitue un tournant décisif pour l’Alliance. Les trois pays membres de l’organisation sahélienne entendent traduire dans la réalité leur volonté d’élargir les liens
La rencontre des ministres, tenue hier dans la capitale burkinabé, constitue un tournant décisif pour l’Alliance. Les trois pays membres de l’organisation sahélienne entendent traduire dans la réalité leur volonté d’élargir les liens au-delà de la lutte contre le terrorisme.
À la suite de la rencontre des hauts fonctionnaires du 12 au 14 février, les ministres de l’Alliance des États du Sahel (AES) se sont réunis, hier, à Ouagadougou au Burkina Faso. Cette rencontre, qui a enregistré la présence d’une vingtaine de ministres du Mali, du Niger et du Burkina, est un tournant décisif dans la mise en œuvre des recommandations des réunions de Bamako. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens combattants du Faso, le général Kassoum Coulibaly.
Après les mots de bienvenue de la secrétaire exécutive de l’Autorité de développement intégré des États du Liptako-Gourma, le ministre d’État, ministre de la Défense nationale du Niger, chef de la délégation nigérienne, s’est réjoui de la tenue à Ouagadougou de cette réunion des ministres de l’AES après celles de Bamako qui avaient successivement enregistré la participation des ministres de l’Économie et des Finances et ceux chargés des Affaires étrangères.
Selon le général de corps d’armée Salifou Modi, ces rencontres ont été sanctionnées par des recommandations fortes. Certaines de ces recommandations visent à accélérer le processus d’intégration économique et politique des trois États, conformément au leadership éclairé des trois chefs d’État.
Le chef de la délégation ministérielle nigérienne a indiqué que cette réunion se tient dans un contexte particulier marqué par la prise, le 28 janvier 2024, de la décision conjointe du Burkina Faso, du Mali et du Niger de se retirer sans délai de la Cedeao. Le général de corps d’armée Salifou Modi a soutenu que la Cedeao s’est illustrée ces derniers temps comme une organisation de désintégration, car détournée des objectifs pour lesquels elle a été créée notamment par l’adoption de sanctions illégales, illégitimes, inédites et inhumaines imposées à nos États du fait des ingérences extérieures.
«Tout processus d’intégration étant fondé sur les valeurs d’assistance mutuelle, de solidarité et d’entraide, cette attitude de la Cedeao la rend caduque, inefficace et incapable de répondre aux intérêts et aspirations légitimes des résilientes populations du Sahel», a indiqué Salifou Modi. D’après lui, cette décision historique et irrévocable de nos États aura le mérite d’accélérer leur marche vers la création d’une confédération des états de l’AES tel que recommandée dans la Déclaration de Bamako, formulée lors de la première réunion des ministres des Affaires étrangères, tenue le 1er décembre 2023. Il a fait savoir que la présente réunion qui a pour objectifs de réviser la Charte de l’AES et d’élaborer, suite à la sage et historique décision de nos chefs d’État, un Traité portant création de la confédération, favorisera la mise en place d’une architecture institutionnelle.
CHANGEMENT DE PARADIGME- Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, chef de la délégation malienne, pour sa part, dira qu’à peine quelques semaines après avoir noué un partenariat stratégique entre le Burkina Faso, le Niger et le Mali, les chefs d’État ont pris la décision historique et courageuse de créer l’AES le 16 septembre 2023 à travers la signature de la Charte du Liptako-Gourma. Selon le colonel Abdoulaye Maïga, en moins de cinq mois après cette étape fondatrice du renforcement formel des relations particulières entre nos États, beaucoup de chemin a été parcouru et du succès enregistré tant sur le plan sécuritaire et politique que dans le domaine de l’intégration.
Pour lui, la lutte contre le terrorisme a connu une avancée significative grâce à la mutualisation de nos ressources et de nos efforts. Résolument engagé à donner corps à la vision qu’il partage avec ses frères du Burkina et du Niger, le colonel Assimi Goïta a dépêché une délégation comprenant sept membres du gouvernement, un représentant du Conseil national de Transition et pas moins de dix hauts fonctionnaires, a souligné le colonel Abdoulaye Maïga.
«C’est vous dire la constance du Mali dans son engagement à faire de l’AES un modèle d’intégration pluridisciplinaire réussi», a-t-il ajouté, estimant que « le succès est à notre portée, car la voie a été tracée par les ministres en charge des questions de développement lors de leur réunion à Bamako le 25 novembre 2023 ». Réunion à l’issue de laquelle, ils ont formulé des recommandations pertinentes et innovantes pour favoriser le développement économique de l’AES, notamment la réalisation de projets structurants et des mesures concrètes en vue de stabiliser nos économies, de faciliter l’investissement dans l’espace AES et de parvenir à terme à une union économique et monétaire.
Abdoulaye Maïga a rappelé que les ministres des Affaires étrangères ont, quant à eux, saisi l’opportunité de leur réunion à Bamako les 30 novembre et 1er décembre 2023 pour recommander l’élargissement des objectifs de l’AES aux domaines de la diplomatie et du développement économique. Aussi, ils ont recommandé aux chefs d’État la création d’une confédération réunissant le Burkina, le Mali et le Niger en attendant la création d’une fédération des trois États.
Le colonel Maïga dira qu’à l’examen de ces recommandations, s’ajoutent quelques points dictés par les évènements notamment la nécessité d’organiser la communication de l’AES, la sélection de la charte graphique, du logo de l’AES, la coordination de la gestion de l’information et de la communication, ainsi que la mise en place de dispositifs de surveillance, de riposte et d’anticipation face aux nouveaux médias. Par ailleurs, le chef de la délégation malienne a fait savoir que la réunion de Ouagadougou sera appelée à examiner le contexte politique marqué par le retrait sans délai des trois États de la Cedeao.
«Ce retrait nous offre une nouvelle opportunité de parvenir à une fraternité réelle, une solidarité réelle et une intégration réelle sans aucune ingérence ni manipulation extérieure», a soutenu le colonel Abdoulaye Maïga. Selon lui, d’une organisation d’intégration, la Cedeao est devenue une organisation de désintégration aux mains de puissances hostiles aux intérêts des peuples de l’Afrique de l’Ouest à travers des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines d’ailleurs en cours contre le Niger. Il a indiqué que la Cedeao actuelle est l’illustration parfaite de ce que l’AES ne sera jamais.
Dans son discours d’ouverture, le général de brigade Kassoum Coulibaly, ministre d’état, ministre de la Défense et des Anciens combattants du Faso a indiqué que depuis la signature de la Charte instituant l’AES, plusieurs étapes ont été franchies et une certaine dynamique de structuration de l’Alliance s’est enclenchée aux niveaux sectoriels. Pour lui, les populations de l’espace sous-régional en général et celles des trois pays en particulier ont un réel besoin de changement profond de paradigme. Voilà pourquoi elles adhèrent dans leur grande majorité à la vision incarnée par les trois chefs d’État.
Le général Kassoum Coulibaly a salué la décision souveraine de retrait des trois pays de l’institution sous-régionale. Avant de rendre un vibrant hommage aux trois chefs d’état pour leur clairvoyance d’esprit et leur sens élevé du patriotisme. À noter que cette réunion qui se tient en prélude au sommet des chefs d’état sera sanctionnée par la lecture d’une déclaration.
Envoyé spécial
Dieudonné DIAMA
Source: l'ESSOR
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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