Le voyage de Lamine Zeine Ali Mahaman hier à Bamako a permis aux autorités des deux pays d’aborder ces questions essentielles pour mieux raffermir les liens permettant de faire face aux défis communs
C’est précisément à 12h40mn que l’avion transportant le Premier ministre du Niger, Lamine Zeine Ali Mahaman, a atterri sur le tarmac de l’aéroport international président Modibo Kéita Sénou. Il a été accueilli à sa descente d’avion par son homologue malien, Choguel Kokalla Maïga, accompagné des membres du gouvernement.
Après un court entretien élargi au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et au ministre d’État, ministre de l’Administration et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, les deux délégations se sont rendues à la Primature où elles ont tenu une séance de travail.
Plusieurs ministres, dont le ministre d’État, ministre de l’Administration et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, ceux en charge de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, de la Sécurité et de la Protection civile, le général Daoud Aly Mohammedine, de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop y ont pris part. Lamine Zeine Ali Mahaman était également accompagné par des ministres occupant des postes clés dans son pays.
SITUATION AU NIGER- Dans ses mots introductifs, le Premier ministre du Niger a exprimé les remerciements et la reconnaissance du peuple et des autorités nigériennes à notre pays pour son soutien indéfectible et son accompagnement face aux sanctions inhumaines de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). «Je voudrais remercier le Mali pour son soutien sans ambages lorsque la Cédéao a décidé de nous sanctionner avec des mesures sans précédent, inhumaines», a-t-il introduit, se réjouissant aussi de l’appui du Burkina Faso. Et de reconnaitre : «Cela nous donne beaucoup d’énergie dans notre résistance et résilience».
Lamine Zeine Ali Mahaman expliquera ensuite que des accords ont été trouvés avec le Burkina Faso pour que l’approvisionnement du Niger se fasse en produits de première nécessité. «Nous poursuivons cela avec l’appui de l’État, de notre armée. Nous arrivons tant bien que mal à assurer l’approvisionnement en denrées et produits pharmaceutiques», a-t-il détaillé.
Le Premier ministre du Niger est revenu également sur l’interruption du circuit financier dont son pays a été victime de la part des institutions économiques et monétaires de la sous-région. «Nous essayons tant bien que mal de subvenir aux dépenses de souveraineté», a rassuré l’hôte du jour, ajoutant que son ministre délégué en charge des Finances développera cet aspect avec son homologue malien lors de la séance de travail.
Comme annoncé dans les médias, l’Algérie, pays frontalier du Niger, entend jouer sa partition dans les négociations en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel normal. Selon Lamine Zeine Ali Mahaman, les autorités nigériennes ont reçu de la part du voisin algérien la proposition de négociations. Mais, a-t-il révélé, les deux parties ne se sont pas comprises dans la précipitation.
Le Niger a posé ses conditions qui se résument à l’opposition de l’Algérie à toute intervention de force sur son territoire ; à la reconnaisse de sa souveraineté par l’Algérie et enfin à l’ouverture des échanges commerciaux entre les deux pays. Le Premier ministre nigérien a insisté que l’Algérie doit d’abord réaffirmer sa position d’éviter que la Cédéao ou tout autre fasse l’usage de la force contre son pays. Nous voudrions, a-t-il continué, que l’Algérie soutienne notre pays dans l’affirmation de sa souveraineté. «Il ne sera plus question qu’un pays vienne chez nous et exiger telle ou telle chose», a-t-il mis en garde.
Les échanges commerciaux entre les deux pays viennent en troisième condition exigée par le Niger pour que l’Algérie puisse mener les négociations. Les domaines de ces échanges concernent notamment les infrastructures routières transsahariennes, la fibre optique pour l’internet, puis l’accès au port. Selon lui, il était bon que les autorités de la Transition de notre pays soient informées de cette situation.
COOPÉRATION GAGNANT-GAGNANT- La raison principale de la visite du Premier ministre nigérien demeure le renforcement de la coopération entre les deux pays. C’est pourquoi, il s’est fait accompagner par des ministres en charge des départements clés, comme celui des Hydrocarbures. À ce propos, l’hôte du jour a évoqué qu’il s’agit de voir ce que les deux pays peuvent faire ensemble dans ce domaine. Surtout que le Niger exporte son pétrole et la solidarité voudrait que les deux nations analysent ensemble comment se soutenir sur ce plan.
Lamine Zeine Ali Mahaman a enfin suggéré une rencontre, dans un bref délai, de la Commission mixte de coopération nigéro-malienne afin d’approfondir les domaines de coopération. «Il faudrait très rapidement qu’on se réunisse et voir comment toutes ces questions puissent être élucidées», a-t-il souhaité. Il a également parlé des projets de développement entre les deux pays prenant l’exemple sur l’accord dans le cadre de Liptako-Gourma qui concerne, au-delà des questions de défense, la problématique de croissance économique. Selon lui, il existe un très vaste projet de production de charbon qui verra très rapidement jour dans cette zone. La production de cette matière contribuera énormément à combler le déficit énergique dans nos pays.
Dr Choguel Kokalla Maïga a signalé que cette visite de travail de son homologue était attendue avec beaucoup d’impatience par les Maliens. Cette phase sensible, a-t-il soutenu, que traverse votre pays mérite de bénéficier de l’expérience du frère Mali. Pour lui, la nouvelle situation géostratégique et géopolitique doit pousser les deux pays à consolider davantage leur coopération dans des différents domaines clés de la vie des deux nations. Avec à la clé, la solidarité, l’intégration, entre autres. Faudrait-il retenir que cette volonté affichée des deux pays est une preuve d’affirmation de leur engagement pour la souveraineté nationale.
Le chef du gouvernement malien a rassuré la délégation nigérienne de l’accompagnement de notre pays. Comme en témoigne la présence de plusieurs ministres à la séance de travail. Selon Dr Choguel Kokalla Maïga, les Maliens qui sont au Niger constituent une grande richesse dans le domaine du renforcement de la coopération entre les deux pays. Il a aussi rappelé l’histoire qui lie les deux pays. Et de déclarer : «Nous sommes disposés à soutenir le Niger pour lui permettre de traverser cette phase critique avec succès», a-t-il insisté.
Après la séance de travail, le Premier ministre nigérien a été reçu à Koulouba par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. À sa sortie d’audience, l’hôte de marque a indiqué qu’il était porteur d’un message du président de la Transition du Niger, le général Abdourahamane Tchiani à son homologue malien le colonel Assimi Goïta. Selon Lamine Zeine Ali Mahaman, la rencontre a permis de rendre compte au chef de l’État des échanges que lui et sa délégation ont eus avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga sur trois points essentiels.
Il s’agit d’abord, a-t-il poursuivi, de mettre en route très rapidement les moyens nécessaires à la tenue de la grande commission-mixte nigéro-malienne de coopération. À ce propos, Lamine Zeine Ali Mahaman dira que son homologue malien a donné les instructions pour que «nos ministres puissent tout préparer pour que nous revenions dans quelques jours pour pouvoir la tenir».
Ensuite, a ajouté le visiteur de marque, les échanges ont permis de partager des préoccupations communes qui sont liées au terrorisme qui affecte nos États avec le soutien de certaines puissances étrangères. «Nous avons partagé nos expériences sur ce sujet, nos engagements et surtout notre détermination commune à y faire face», a-t-il assuré. Le troisième point a porté sur les questions d’ordre économique dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel qui vient d’être créée entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et à laquelle il faut donner une forme.
Le chef du gouvernement nigérien a saisi l’occasion pour dénoncer les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la Cédéao auxquelles le peuple nigérien est déterminé à faire face avec l’appui et le soutien de Bamako.
Oumar DIAKITÉ et
Aboubacar TRAORÉ
Rédaction
Source: l'Essor
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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