Droits de l’Homme, restrictions de déplacement de la Minusma par les autorités maliennes, son avenir, l’expulsion de son directeur de division des droits de l’Homme, lancement de la stratégie de stabilisation du Centre, ce sont là, entre autres, sujets qui ont fait l’objet de clarifications de la part du représentant permanant du Mali à l’ONU lors d’une session du Conseil de sécurité. Le diplomate malien s’exprimé, le mercredi 12 avril dernier à l’occasion d’une réunion consacrée à la situation au Mali. Konfourou est allé droit au but !
Au cours de cette réunion, le représentant de la Chine a appelé à soutenir la transition malienne dans ses efforts de lutte contre le terrorisme. Celui de la Russie a relevé que les autorités maliennes ont déployé des efforts systématiques pour normaliser la situation, notamment en créant les conditions nécessaires à la tenue d’élections dans les délais convenus. La feuille de route pour la transition a été mise en œuvre de manière cohérente et des mesures ont été prises pour élaborer une législation électorale et mettre en œuvre des réformes sur la restructuration territoriale, s’est-il félicité, ajoutant qu’un nouveau projet de constitution est en cours de discussion au niveau national. À cet égard, le report du référendum constitutionnel lui semble objectivement conditionné par la volonté de permettre au plus grand nombre possible de citoyens maliens d’exprimer leur opinion librement et pacifiquement.
Dans son intervention, l’ambassadeur Issa Konfourou a souligné que les observations détaillées du gouvernement figurent dans le Mémorandum communiqué au Conseil de sécurité. Avant de faire quelques remarques sur les questions évoquées dans le rapport et les commentaires faits lors des différentes interventions.
Au plan politique, le représentant du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale s’est réjoui de constater que le secrétaire général reconnait les immenses progrès enregistrés dans ce domaine. « Le gouvernement s’attèle, dans le cadre d’un processus transparent et inclusif, à la mise en œuvre des réformes politiques, institutionnelles et électorales nécessaires à la refondation du Mali », a-t-il indiqué.
I.Konfourou ajoute : « À cet égard, le président de la Transition a validé, le 16 mars, puis présenté aux forces vives de la nation, le projet finalisé de la nouvelle Constitution. Le referendum prévu, à cet effet, a été différé en vue d’introduire la carte nationale d’identité biométrique sécurisée pour prévenir les risques de fraude, créer les conditions pour la participation effective de tous les citoyens aux consultations électorales. Mais aussi réduire le temps nécessaire à l’opérationnalisation des démembrements de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) afin de respecter le délai de la Transition ».
L’Accord pour la paix et la réconciliation ? Le diplomate qui évoque quelques difficultés liées à la décision unilatérale de la CMA et de la Plateforme de suspendre leur participation aux mécanismes de suivi, a fait part de l’engagement du gouvernement à poursuivre sa mise en œuvre efficiente et intelligente avec les mouvements de l’inclusivité en attendant que les autres frères les rejoignent dans le processus de paix : « À ce jour, 2.750 ex-combattants ont été réintégrés dans les Forces de défense et de sécurité nationales. Une autre avancée qu’il a soulignée est l’adoption par le conseil des ministres le 1er mars dernier, des textes relatifs à la création de l’Autorité de gestion des réparations en faveur des victimes des crises depuis 1960 ».
Au plan sécuritaire, Issa Konfourou dira que les Forces armées et de sécurité poursuivent leurs offensives contre les organisations terroristes et des résultats très encourageants ont été obtenus. « Plusieurs dizaines de terroristes ont été neutralisés, leurs sanctuaires détruits et de grandes quantités de matériels de guerre saisies ou détruites », dit-il.
Il a, par ailleurs, indiqué que durant la période sous examen, plusieurs dizaines de terroristes ont été interpellés et mis à la disposition de la justice, parallèlement à la reddition volontaire de nombreux terroristes dans les régions du Centre. « Ces opérations sont menées dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, conformément à nos valeurs humanistes ancestrales et par devoir envers nos populations », précise le diplomate malien.
Autre avancée enregistrée : La création de la direction nationale des droits de l’Homme ; la lutte contre l’impunité par les autorités du pays, notamment la condamnation par la Cour d’assises de Bamako, le 24 janvier 2023, d’une personne reconnue coupable d’une attaque ayant coûté la vie à 5 casques bleus et une personne civile, le 22 janvier 2019. «Je puis vous assurer que le gouvernement continuera d’œuvrer inlassablement pour la protection et la promotion des droits de l’Homme ainsi que le respect du droit international humanitaire sur notre territoire », a assuré Issa Konfourou.
Sans équivoque, M. Konfourou a fait savoir que le Mali se dressera avec la même énergie contre toute utilisation de la question à des fins politiques ou de déstabilisation.
Concernant les défis opérationnels de la Minusma : Le représentant du ministre Diop dira que contrairement à ce qui est véhiculé, il n’existe aucune volonté de restriction des mouvements de la Mission : « Seulement, les demandes de mouvements non autorisées ne respectaient pas la procédure convenue entre les deux parties… ».
Quant à l’avenir de la Minusma, le délégué malien a constaté que les conclusions du rapport sur l’examen interne de la Mission ne sont « pas à la hauteur des attentes du Gouvernement et des populations maliennes ». Mais, il a assuré que son gouvernement reste ouvert au dialogue sur ce point précis. Enfin, « en raison de nombreux faits, documentés, dont la France s’est rendue coupable » au Mali, il a de nouveau exigé le changement de porte-plume sur tout dossier concernant le Mali abordé au Conseil de sécurité.
Enfin, il a invité les partenaires à faire montre d’une plus grande compréhension et d’accompagnement des choix souverains du peuple malien et de son gouvernement, qui restent disposés à coopérer avec tous ceux qui le souhaitent, sous réserve du respect des principes qui guident l’action extérieure du Mali.
Les droits de l’homme : Konfourou met le point sur les I
Au cours de leurs interventions, les représentants de la France et de l’équateur ont dénoncé avec véhémence la situation des droits de l’Homme au Mali. Et aux dires de Issa Konfourou, le diplomate français a eu une mémoire sélective car il n’a parlé spécifiquement que du cas de Mourra. Dans le rapport de la commission d’enquête internationale sur le Mali, poursuit-il, plusieurs paragraphes sont consacrés aux violations des droits de l’Homme sur les populations maliennes par les forces françaises. Des accusations restées sans réponse par le représentant de la France.
« Si l’ambassadeur de France n’a pas la mémoire sélective, qu’il dise à ce Conseil qu’en janvier 2021, les forces françaises ont transformé une célébration de mariage en deuil au Mali à Bounty. J’aurais aimé qu’il dise à ce Conseil les efforts qu’ils ont fait pour donner suite aux deux rapports qui ont été publiés à cet effet», a-t-il laissé entendre.
Par ailleurs, M. Konforou a signalé avoir entendu au cours de la réunion, plusieurs interpellations y compris celle du représentant de l’équateur. « Le Mali n’a pas de leçon à recevoir d’un pays qui est régulièrement interpellé par rapport aux violations des droits de l’Homme », a répondu le diplomate, avant de rappeler les cas des restrictions de la liberté d’expression, de se réunir, et des persécutions contre les journalistes par les procureurs et les juges en équateur : « N’ayons pas la mémoire sélective concernant les droits de l’Homme qui sont valables pour nous tous…».
Mohamed Sylla
Source: L'Aube
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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