Samedi 21 Décembre 2024

Mali : Viande et sous-produits d’abattage : Vers la certification des abattoirs de Bamako

Une approche prospective est adoptée pour que les abattoirs du pays, à l’instar de celui de Kayes, atteignent les normes ISO 22000. Ce processus de mise à niveau qui devrait être achevé en décembre 2024, témoigne d’une volonté claire de renforcer les standards sanitaires et d’assurer un meilleur service aux consommateurs

Des efforts sont déployés, depuis deux mois, pour que les Abattoirs frigorifiques de Bamako (AFB) et de Sabalibougou (AFS) puissent répondre aux normes, notamment en ce qui concerne la protection sociale des travailleurs, l’assainissement et l’amélioration du plateau technique. «Le processus est en cours et des améliorations significatives ont été apportées en matière d’assainissement, de rénovation du plateau technique et de remise en service des matériels de transport», a constaté, dans la nuit de vendredi dernier, le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, lors d’une visite dans ces deux abattoirs.

Cette sortie aura permis au ministre de mieux apprécier les progrès réalisés et de recenser les difficultés afin d’y apporter les solutions idoines. Parmi les recommandations formulées, le ministre a insisté sur la tenue des conseils d’administration avant le 31 décembre et sur la poursuite de la rénovation du plateau technique. Le processus de mise à niveau doit se poursuivre et devrait être achevé en décembre 2024. Youba Ba a souligné que l’Abattoir de Sabalibougou fonctionne en dessous de ses capacités.

Un phénomène principalement dû à l’abattage clandestin, qui dépasse de loin le nombre d’abattages officiels. Selon le ministre, l’abattage clandestin a des répercussions négatives sur plusieurs fronts. D’une part, il nuit au bon fonctionnement des abattoirs officiels, en réduisant leur chiffre d’affaires et en perturbant leur efficacité, et d’autre part, il représente un danger pour la santé publique, car la viande abattue clandestinement échappe à tout contrôle sanitaire rigoureux. Aussi, cette pratique prive-t-elle l’État de ressources financières qui pourraient être générées par un secteur de l’abattage bien régulé.

En réaction à cette situation, des instructions fermes ont été données à la direction nationale des services vétérinaires pour intensifier les contrôles et traquer les responsables de ces pratiques illégales. Le chef du département de l’Élevage et de la Pêche a demandé à la population malienne de dénoncer les bouchers qui procèdent à l’abattage clandestin. Et s’adressant aux bouchers, il leur a demandé d’utiliser les camions rénovés de l’Abattoir frigorifique de Bamako ou les nouveaux véhicules de Sabalibougou pour transporter la viande vers les marchés dans des conditions plus hygiéniques et sécuritaires.

Youba Ba a expliqué qu’une approche prospective est adoptée pour que les abattoirs du pays, à l’instar de l’Abattoir de Kayes, atteignent les normes ISO 22000. Cela, a-t-il précisé, nécessitera la formation des bouchers, des apprentis bouchers et des responsables des abattoirs, afin de garantir que toutes les conditions sanitaires soient respectées.

SOUTIEN À L’INITIATIVE- L’agent de l’Abattoir frigorifique de Bamako, Sirandou Moulefakou, a assuré que les différentes recommandations formulées par le ministre au cours des assises ont été prises en compte et que les travaux se poursuivront afin que l’AFB réponde aux normes nécessaires pour obtenir la certification ISO.

De son côté, le secrétaire général de l’Interprofession filière viande et bétail du Mali, Mahamadou Doucouré, a salué l’engagement du ministre en faveur de la mise à niveau des abattoirs, non seulement à Bamako mais aussi dans les régions. Pour lui, cet engagement témoigne d’une volonté claire de moderniser les structures existantes, de renforcer les standards sanitaires, et d’assurer un meilleur service aux consommateurs.

Le chef des bouchers du District de Bamako, Modibo Diarra, a exprimé son soutien à cette initiative. Il a souligné que lutter contre l’abattage clandestin et encourager l’utilisation de véhicules adaptés pour la livraison de la viande, permettrait aux bouchers de mieux vivre de leur travail. En outre, il a demandé qu’une formation appropriée soit dispensée à ses collègues, afin d’assurer une meilleure conformité aux normes et une amélioration des pratiques professionnelles.

Pour Amadou Yalcouyé, l’administrateur provisoire de l’Abattoir frigorifique de Sabalibougou, le fonctionnement actuel est globalement satisfaisant, bien que, comme dans tout projet, des défis subsistent. Il a rappelé que l’AFS offre des prestations où les partenaires doivent amener leurs animaux pour l’abattage, et que l’abattoir fonctionne sur la base des redevances perçues pour ces services.

Toutefois, a-t-il regretté, de nombreuses personnes préfèrent abattre leurs animaux dans des installations clandestines, ce qui perturbe le bon fonctionnement de l’AFS. «Cette pratique illégale réduit non seulement les revenus potentiels de l’abattoir, mais pose également des risques pour la santé publique, étant donné que les contrôles sanitaires y sont inexistants», a fait savoir l’administrateur provisoire de l’AFS.

Anta CISSÉ

Source : l’Essor

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