Mercredi 01 Mai 2024

Mali : Légumes et céréales : Disponibles et moins chers sur le marché

Le panier de tomate qui coûtait 20.000 Fcfa est maintenant cédé à 11.000 Fcfa. Le sac de chou est vendu présentement à 8.000 Fcfa contre 30.000 Fcfa il y a quelques semaines.

Le sac de 50 kg de sucre local oscille entre 30.000 Fcfa et 29.000 Fcfa, et le kg à 600 Fcfa

Entre bruits de klaxons et gaz d’échappement des engins, en ce vendredi soir du mois de février, l’accès au marché de légumes appelé «Wonida» relève d’un vrai parcours du combattant. L’endroit grouille de monde : vendeurs ambulants, grossistes, dockers et clients se côtoient. Ce marché doit sa renommée aux variétés de légumes frais dont il regorge : aubergine, piment, chou, persil, tomate, carotte… on y trouve un peu de tout. En cette veille du mois de Ramadan, le site déborde de légumes de qualité à moindre prix.

Les frères Niangadou officient depuis trois ans dans la vente des légumes frais, notamment la tomate, au marché Wonida. Ces grossistes, qui s’approvisionnent à Niono, se plaignent de la mévente causée par l’abondance de ce légume à la robe rouge. «Le monde est un perpétuel changement sinon avant, les clients nous suppliaient de diminuer les prix. Aujourd’hui, l’abondance fait que nous courons vers eux en les suppliant d’acheter», déplorent-ils, ajoutant que sur un chargement de 50 paniers de tomate, ils n’arrivent même pas à écouler trois.

Le panier qui coûtait 20.000 Fcfa est maintenant cédé à 11.000 Fcfa. Cette abondance est due au fait que la saison est favorable à la production de la tomate. «La majorité des tomates vendues dans le marché proviennent de Niono. Les maraichers cultivent une grande quantité pendant la fraicheur et c’est ce qui est récolté maintenant, d’où son abondance», témoignent les frères Niagandou. Pour eux, tant que les tomates en provenance de cette région ne sont pas finies, les prix resteront bas.

Ce constat est valable pour le sac de chou, vendu aujourd’hui à 8.000 Fcfa contre 30.000 Fcfa il y a quelques semaines. L’étal de Soyata Bathily connait un manque de clients. À ce jour, la quinquagénaire peine à écouler une trentaine de sac de chou de 50 kg. «Cela fait une semaine que je suis là, dans l’espoir d’écouler ma marchandise. Les clients viennent et repartent après avoir demandé le prix sans acheter alors que c’est abordable», se désole celle qui espère voir un changement avant le Ramadan. En cette période où la plupart des légumes connaissent une baisse de prix, le poivron déroge à la règle. Vendu à toutes les saisons au même prix, son sac de 50 kg qui était de 17.500 Fcfa est cédé à 20.000 Fcfa.

Accompagnée de son docker transportant ses courses, Ramata Koïté fait partie de ces femmes qui s’approvisionnent régulièrement au «Wonida», à sa descente du boulot. Celle qui se réjouit de la baisse des prix de légumes affirme, avec un brin de sourire, qu’avec seulement 5.000 Fcfa, on peut remplir un sachet bleu de légumes. Ce constat est partagé par une autre ménagère qui profite de cette tendance baissière pour faire des économies, une astuce héritée de sa mère. L’économiste de circonstance met de côé au quotidien 1.000 Fcfa de sa popote de 3.000 Fcfa. Cette épargne lui servira quand les prix des produits prendront l’ascenseur. Tout comme les légumes, les denrées de première nécessité ont aussi connu une baisse de prix.

C’est le cas chez Souleymane Kouba. Ce grossiste qui officie au niveau de ce marché vend le sac de 50 kg de sucre local entre 30.000 Fcfa et 29.000 Fcfa, et le kilo à 600 Fcfa. Son sac de sucre importé coûte 31.000 Fcfa et le prix détaillant est de 650 Fcfa. Le bidon d’huile alimentaire locale de 20 litres «qui était vendu à 21.000 Fcfa» est cédé à 15.000 Fcfa pour 750 Fcfa le litre. Quant à l’huile importée, le bidon qui coûtait 22.000 Fcfa est vendu à 17.500 Fcfa pour 874 Fcfa le litre. Madi Sogoba, un client venu pour ses achats du mois sacré, est heureux de constater la baisse de prix et espère que cela demeurera même après le Ramadan. Celui qui déplore la flambée des prix des denrées à chaque veille du mois de jeûne, invite les commerçants à ne pas hausser les prix pour la stabilité dans les foyers.

Le sac de 50 kg du riz local appelé Gambiaka que Madi s’est offert chez Kouba a coûté 23.000 Fcfa, contre 24.000 Fcfa auparavant. Pour le riz importé, le sac de 50 kg coûte 22.000 Fcfa. Le mil pilé fait 15.000 Fcfa et le non pilé 13.000 Fcfa le sac de 50 kg. Le kilo de lait s’élève à 2.600 Fcfa.

Un peu plus loin, le boutiquier Kaya Boré somnole derrière son comptoir du fait de la mévente. Depuis le matin, un seul client ne s’est présenté à ses portillons malgré les prix abordables. «Les gens se plaignent également de ne pas avoir d’argent bien que les prix soient à la portée de la majorité des consommateurs. Certains attendent jusqu’au dernier moment pour venir alors que les prix connaitront un changement après», prévient le commerçant Boré.

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Conservation et ramassage des légumes : Des pratiques utiles pour les consommateurs

Elles sont nombreuses les femmes qui sillonnent le marché de Wonida pour ramasser les légumes tombés par terre lors du déchargement et du transport de ces aliments. Tomate, poivron, oignon, aubergine africaine, gombo… rien ne leur échappe. Tout ce qui peut rendre bonne la cuisine est la bienvenue à leur niveau.

Grace à cette collecte à laquelle sa copine l’a initiée depuis quelques mois, A.S dépense peu d’argent dans la popote. «J’achète tout sauf les légumes frais. Si je pars à la boutique, c’est pour acheter les condiments secs que je ne peux pas ramasser par terre tels que les bouillons, l’huile, le poivre noir, le sel, etc. Tous ces achats n’atteignent même pas le quart de mon prix de popote», confie l’unique belle-fille de sa belle-famille.

Par contre, certaines femmes procèdent au ramassage des légumes ou paient des petits pour cela, dans le but de les revendre. Cette commerçante venue faire sa course au marché avoue : «Je paye des gens à raison de 500 Fcfa chacun pour avoir plus de provisions à vendre. Ceux-ci peuvent collecter jusqu’à 4 à 5 sceaux de différentes provisions.» Depuis 5 ans, notre interlocutrice pratique ce commerce. Ses clients ignorent les moyens qu’elle met en œuvre pour obtenir ses marchandises.

En cette période, l’ancienne vendeuse de légumes Dado conseille à la nouvelle génération d’adopter certains modes de conservation pour ne pas être confrontée à un manque. La sexagénaire suggère de bien laver les tomates, les couper en rond et les l’étaler au frais sur une assiette ou une natte sous l’ombre jusqu’à ce qu’elles soient sèches.

À chaque fois qu’on en a besoin, il suffit juste de mettre le produit séché dans de l’eau chaude pendant 30 minutes. Le même mode est conseillé pour les feuilles de cèleri. Celle qui nous propose les vieilles méthodes recommande de laver proprement ces feuilles et de les étaler également sous l’ombre sur une natte jusqu’à ce qu’elles sèchent. «Pour la carotte, on le râpe et on l’étale au soleil», enseigne-t-elle, avant d’expliquer que plusieurs légumes peuvent être conservés de la même manière.

Fadi CISSE

Source : l’Essor

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