Pour la couverture de ses besoins de financement, le Mali, à l’instar des autres pays de l’Union, intervient sur le marché financier régional à travers des émissions de titres publics.
Dans ce cadre, conformément à l’équilibre financier déterminé dans la Loi de finances 2024, le montant à mobiliser par l’État pour cette année se chiffre à 1.443 milliards de Fcfa, dont 66 milliards de Fcfa de bons infra-annuels. Ce montant sera mobilisé à travers 29 émissions de titres publics dont 3 par syndication. La répartition par instrument en valeur nominale sera en bons du Trésor de 425 milliards de Fcfa et d’obligations du Trésor de 1.018 milliards de Fcfa.
Ces précisions ont été données, hier dans un hôtel de la place, lors de la cérémonie de lancement du calendrier d’émission des titres publics de l’année 2024 de l’État. C’était sous la présidence du ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, en présence de son collègue de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, de la directrice de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) titres, Oulimata N’diaye Diasse, et plusieurs autres personnalités.
Les émissions de titres publics (Bons et Obligations du Trésor) visent un double objectif : financer les investissements nécessaires à la croissance et au développement économique de l’État et mobiliser des ressources en vue d’assurer la couverture des besoins ponctuels de trésorerie de l’État. Pour le directeur national du Trésor et de la comptabilité publique, Siaka Samaké, le marché financier régional constitue aujourd’hui une source de financement incontournable pour les pays de l’Uemoa. Ainsi, a-t-il précisé en 2023, le calendrier initial d’émissions de titres publics pour la couverture des besoins de financement de l’État se chiffrait à 1.389 milliards Fcfa.
Selon lui, grâce à l’accompagnement des investisseurs et l’implication du ministre chargé des Finances, l’État a pu mobiliser sur le marché 1.012 milliards de Fcfa. Ce résultat, dira-t-il, a été atteint à travers la réalisation de 26 émissions dont 24 par adjudication et deux emprunts obligataires par Appel public à l’épargne (APE). Pour lui, ce résultat, certes en deçà des objectifs fixés pour l’exercice 2023, est satisfaisant au regard du contexte particulier dans lequel il a été atteint.
Quant à la directrice de l’Umoa-titres, elle a indiqué que l’activité économique dans la zone Uemoa à l’instar des autres régions du monde a été fortement impactée par les différentes crises auxquelles «nous faisons fasse depuis plusieurs années». «En dépit du contexte particulièrement difficile sur les 7.400 milliards de Fcfa à mobiliser initialement, tel que prévu au calendrier annuel d’émission par adjudication, ce sont finalement 7.194 milliards de Fcfa qui ont été mobilisés sur ce marché», a confié Oulimata N’diaye Diasse, avant de mentionner que la participation de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à la mobilisation de ces ressources grâce à une opération inédite consiste à racheter près de 2.000 milliards de Fcfa de titres sur le marché secondaire.
FAIBLESSES STRUCTURELLES- «L’année dernière, nous a montré à nouveau que notre marché financier régional bien que résilient présente encore de nombreuses faiblesses structurelles qu’il conviendra d’adresser au cours des prochains mois et années pour permettre à ce marché de jouer pleinement sa partition. «Le besoin de financement des États membres de la zone Uemoa reste encore relativement important à hauteur de près de 10.000 milliards de Fcfa pour l’ensemble du marché financier régional et 7.072 milliards de Fcfa sur le seul marché des émissions par adjudication», a-t-elle révélé.
De son côté, la présidente de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef), Mme Sidibé Aïssata Koné, a déclaré que l’année 2023 a été un grand défi pour le secteur bancaire malien. En effet, a-t-elle souligné, le retour à l’approche normale en matière d’adjudication, le resserrement de la politique et la faiblesse de la mobilisation des ressources qui, selon elle, ont impacté largement les activités du secteur bancaire en créant des situations de tension de trésorerie de manière générale. «Nonobstant tous ces défis, les banques maliennes ont continué leur activité d’octroi de crédits et de mobilisation de ressources», a-t-elle affirmé.
À ce propos, la patronne de l’Apbef a révélé que son secteur a mobilisé en ressources 5.725 milliards de Fcfa en 2023, soit une hausse de 3,49% par rapport à 2022 et a octroyé en crédit 6.885 milliards de Fcfa l’année dernière, soit une hausse de 3,49% comparé en 2022. «Pour les investissements, en titres de placement, nous sommes à 1.997 soit une hausse de 11,14% et pour les titres d’investissement, nous sommes à 300 milliards de Fcfa, soit une augmentation de 11,36%», a-t-elle précisé. Et d’assurer que le premier choix d’investissement du secteur bancaire demeure les titres publics.
Le ministre de l’Économie et des Finances a indiqué que les opérations au titre de 2024 rentrent en droite ligne des orientations de la politique budgétaire définie, entre autres, dans le Cadre stratégique de la refondation de l’État (2022-2031) et le Plan d’actions prioritaires du gouvernement de Transition (2022-2024). Elles s’inscrivent également, selon Alousséni Sanou, dans la consolidation des acquis du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (Credd 2019- 2023). Et le ministre Sanou de rappeler aussi que par communiqué conjoint en date du 28 janvier dernier, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont décidé de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Pour lui, cette décision entièrement assumée, dénote de la volonté des autorités d’impulser une nouvelle dynamique pour la construction d’un État paisible, souverain, indépendant et prospère. Aussi, le patron de l’hôtel des Finances de souligner que le Mali reste toujours État membre de l’Uemoa.
Amadou GUEGUERE
Source : l’Essor
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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