Samedi 04 Mai 2024

Mali : Industrie : Le financement de deux usines de filature au cœur des échanges avec la banque de développement de Chine

 

Les deux parties ont acté le principe de l’acceptation de l’examen du dossier sur la base de l’étude de faisabilité proposée par notre pays. Mais tout porte à croire que les choses sont en bonne voie surtout que c’est un projet économiquement rentable et financièrement viable, selon les experts

Lors de son séjour à Beijing (la transcription en chinois de Pékin), la délégation ministérielle malienne a rencontré, le même vendredi, le vice-président de Chine Development Bank ou Banque de développement de Chine, Wang Weidong.

Le ministre Diop et ses collègues de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, ont eu une discussion intéressante sur deux projets structurants, notamment la réalisation de deux usines de filature à Bamako et Koutiala pour un coût d’environ un peu plus de 144 milliards de Fcfa, selon une étude de faisabilité commanditée par la Compagne malienne pour le développement des textiles (CMDT).

Il faut dire que les deux parties ont acté le principe de l’examen du dossier sur la base de cette étude de faisabilité. Mais, il reste encore à déterminer ce qui peut être fait après l’analyse du dossier, notamment des propositions de la partie malienne, par l’institution bancaire qui a été créée en 1994 et qui reste la plus grande banque de financement de coopération à l’extérieur. Elle accorde des prêts dans divers domaines, y compris ceux de l’exploitation minière, de la communication et tout ce qui se rapporte aux moyens de subsistance des peuples. Cette institution a déjà financé le complexe sucrier N-Sukala, mais aussi investi, à travers sa filiale de co-développement sud-africaine, dans une usine pharmaceutique (NDR située à Banancoroni) qui fonctionne bien depuis 2018.

Pour le vice-président de Chine development Bank, la rencontre avec les trois ministres maliens peut jouer un rôle important dans la promotion de la coopération future entre les deux parties. Il a demandé à la délégation ministérielle de brosser un tableau de la situation socio-économique du pays et de faire des suggestions sur la coopération future. Ce qui fut fait. Au sortir des échanges fructueux avec le responsable de la Banque de développement de Chine, le ministre Moussa Alassane Diallo a exprimé son espoir de voir les choses prendre véritablement forme en termes de financement de certains projets. «Nous venons d’avoir une séance de travail qui a abouti à une réflexion très approfondie sur deux projets structurants, notamment le financement de deux filatures à Bamako et Koutiala.

Nous avons examiné la faisabilité de ces deux projets sur le plan de leur rentabilité, de l’impact que ces deux projets peuvent avoir en termes de transformation structurelle de la base de l’économie», a expliqué le ministre Moussa Alassane Diallo. Il a surtout rappelé à ce propos l’ambition que nourrit notre pays,  pour la filière coton. «L’importance stratégique de cette rencontre porte aussi sur notre ambition à transformer le coton. Moins de 1% du coton est transformé sur place. Notre objectif est d’amener ce taux à 10%. Toutes les chaînes de valeur du coton doivent retenir notre attention pour  sa transformation», a-t-il expliqué.

Le ministre Diallo a été on ne peut plus clair sur le financement des deux usines de filature. «Sur le plan de l’acceptation du principe de financement, on peut dire oui. Mais c’est sur la base de l’étude de faisabilité proposée que nous aurons une réponse définitive. Mais en termes de création d’emplois et de richesses, de redistribution de ces richesses.

Mais aussi compte tenu de la rentabilité et de l’impact de ces deux usines sur l’économie, sur la balance commerciale de notre pays, sur la productivité et la production agricoles, nous pensons que ce projet est économiquement viable et financièrement rentable. Sur la base de ces deux instruments, économique et financier, nous avons de forte chance que ce projet soit accepté en termes de financement», a conclu Moussa Alassane Diallo.

Quelques heures après, le ministre Diallo a rencontré Tang Wenhong, ministre assistant chargé  du Commerce, des Banques d’État et de la Coopération avec les États africains. Les deux parties ont partagé les idées sur les possibilités d’amélioration du climat des affaires et des investissements, mais aussi sur les possibilités d’avoir un partenariat gagnant/gagnant. Les discussions ont aussi porté sur la mise en œuvre de la coopération économique et technique qui existe entre notre pays et la Chine depuis le 21 juin 2019. À ce propos, il a été aussi question de renforcement de l’Hôpital du Mali (un fleuron de la coopération sino-malienne) par la construction des infrastructures pour la prise en charge des malades atteints du diabète. Les deux parties ont aussi évoqué la réalisation du futur Parlement malien.

B. D

 

Visite de trois grandes entreprises chinoises : Des opportunités à explorer

En marge de la visite en Chine, la délégation malienne a également visité trois grandes sociétés chinoises d’envergure internationale et qui se trouvent à la pointe de leurs domaines d’intervention. Dans toutes ces entités, les ministres maliens ont apprécié l’expertise de ces entreprises qui ont administré la preuve de leurs compétences à travers des réalisations importantes accomplies de par  le monde.

Mais elles impressionnent surtout par les moyens mis dans la communication pour donner un aperçu de leurs potentiels et mieux vendre leur expertise. Au siège de Power China, une entreprise spécialisée dans la technologie de production d’énergie à travers la réalisation de barrages hydroélectriques, mais qui a surtout réalisé à travers sa filiale Sinohydro les barrages de Félou et de Gouina dans notre pays. Cette très grande entreprise intervient dans 134 pays y compris en Afrique.

Le ministre Sanou a expliqué que Power China est la plus grande entreprise en matière de technologie d’énergie. «Nous sommes venus proposer la vision du Mali, du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qui est de faire du Mali un pays émergent, à travers des réformes majeures et d’une réforme structurelle de notre économie à partir d’une indépendance en matière de production et de transport d’énergie. Pour lui, il était important de rencontrer cette entreprise qui a marqué un grand intérêt pour la réalisation de beaucoup de projets structurants. Ils ont fait une étude prospective des potentialités du Mali. Ils ont estimé que les deux fleuves qui traversent notre pays ont un potentiel de production hydroélectrique de 1.150 mégawatts qui peut être réalisé en 42 barrages sans compter les sites photovoltaïques, a-t-il expliqué.

La délégation ministérielle s’est aussi rendue au siège de China railway group limited (Crec) dont le cœur de métier est la construction des chemins de fer intervient dans 134 pays. Elle évolue aussi dans la réalisation des stades, mais aussi dans les reconstructions après catastrophe, des ponts, tunnels et autres infrastructures de développement. Cette société est présente au Mali, depuis 1986 à travers sa plus grande filiale Covec (une entreprise bien connue de nos compatriotes pour avoir réalisé de nombreuses infrastructures dans notre pays.

Pour le ministre Diop, 30 ans de présence au Mali n’est pas rien. Il a surtout rappelé que notre pays qui est en pleine croissance a besoin de faire beaucoup de réalisations. En ce moment, nous sommes en discussion très avancées avec Covec pour la réalisation de la route qui part du Parc national à Kati en passant par Koulouba, mais aussi de Samé à Kati (deux fois deux voies). Ces discussions sont conclues et il ne reste plus qu’à signer les documents. 

Après les deux premières entreprises, les trois ministres maliens ont fait un tour au siège de Huawei (une société qui évolue dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de communication). Elle propose aussi des solutions pour l’électricité, notamment en termes d’approvisionnement mais aussi de solutions compensatoires.

À ce propos, le ministre Moussa Alassane Diallo a rappelé la nécessité de pousser la réflexion sur les possibilités pour les entreprises d’avoir de l’énergie stable. «Toutes mes entreprises doivent investir pour avoir leur autonomie en énergie», précisera le ministre en charge de l’Industrie. Et de proposer de prospecter davantage les solutions que pourraient apporter le soleil que nous avons toute l’année.

Pour le président de la Commission des affaires étrangères du Conseil national de Transition, Aboubakar Sidiki Koné, il y a eu beaucoup de propositions, mais aussi la nécessité de voir comment capitaliser les promesses qui ont été faites. Quand on sait la crise d’énergie, on peut développer les solutions comme l’onduleur intelligent à l’échelle famille et à l’échelle entreprise.

Brehima DOUMBIA

Source : l’Essor

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