Des nominations en séries ont été opérées, le lundi 13 novembre 2023, au sein de l’appareil administratif des Douanes du Mali (arrêtés n°2023-3451 et 3452/MEF-SG du 13 novembre 2023 et décision n°2023-00071/MEF-SG du 13 novembre 2023).
Des changements importants au sein de l’administration douanière, pour lesquels aucune explication officielle n'a été donnée.
Certains se réjouissent de nominations « plus proches du terrain ». D'autres y voient au contraire un « aveu d'échec », de « manque de confiance », d'« incompréhensions » ou de « dysfonctionnements » dans la chaîne de commandement, sans parler des rumeurs de faux chiffres sur les recettes douanières.
En tout cas, le remodelage ne passe pas inaperçu, avec ces séries de nominations dans l’administration douanière. Et il interroge. Jusque-là, ni le département des Finances, ni la Direction de la Douane, ni la Cellule à la Communication de la Douane, n'ont souhaité apporter des explications.
On ne change pas une équipe qui gagne
Décidément, le Dg de la Douane du Mali, l’Inspecteur général Amadou Konaté est en baisse de régime. Suggérant que le niveau de recouvrement des recettes est la principale source de friction, entre personnel des Douanes et pouvoir en place, il a juré – la main sur le cœur – de mettre toutes les chances de son côté pour honorer les « autorités de la Transition », en les dotant de « ressources financières », capables de leur permettre d’avancer à grands pas.
Deux années après, « la promesse des fleurs ne semble pas donner celle des fruits ». Et les recettes sont en chute libre, ou presque. D’où le remaniement de l’équipe des douanes maliennes.
En effet, l’inspecteur Mohamed Ag Ahmédou est désormais le chef du Bureau des relations publiques et de la communication. Le colonel Oumar Tangara a atterri au Bureau de l’audit et du contrôle Interne comme contrôleur interne.
Le colonel Ibrahim Ag Assalat est promu directeur des recettes et statistiques et l’inspecteur des douanes Koro Cissé est son adjoint. Le colonel Amadou Barka Boré est le nouveau directeur de l’administration et du personnel. Quant à l’ancien directeur du renseignement et de la lutte contre la fraude, le colonel Cheick Amala Diallo, il pose ses valises à la tête du Centre d’expertise technique.
Il est remplacé à la direction du renseignement par le colonel-major Ahamadou Sanogo qui revient sur un terrain qu’il connait par cœur, pour avoir été le patron de ladite sous l’appellation direction des enquêtes douanières. Son adjoint se nomme Colonel Abdrahamane Diakité. Le colonel Issouf Daga est le nouveau directeur des finances et de la logistique.
L’ancien patron du Bureau des régimes économiques, le colonel Baye Ag Assoni, est bombardé à la tête de la direction de la réglementation, de la facilitation et des relations internationales.
Le colonel Diagueli Diakité quitte Koulikoro où il était directeur régional pour prendre les rênes de la direction des douanes du district de Bamako et l’ex-cheffe du Bureau des produits pétroliers, le colonel Saran Diakité le remplace à Koulikoro. Celle-ci a pour adjoint l’inspecteur des douanes Amadou Traoré, précédemment au même poste à la direction régionale du district. A la place du colonel Traoré est nommé l’inspecteur des douanes Moussa Diakité.
A Ségou, le nouveau patron des douanes est le colonel Seydou Traoré, qui retrouve un terrain connu pour avoir été chef du Bureau principal de ladite localité. Il est secondé par Lassine Dembélé. De son côté, le colonel Abeta Ag Seydou quitte Nioro et pose ses valises à Bougouni en tant que directeur régional. Son adjoint s’appelle Aboubacrine Dada Maïga. A Nioro du Sahel, Abeta est remplacé par le colonel Sidi Yahiya Ould Himahou, promu directeur régional. Et dans les jours à venir, on devrait s’attendre à d’autres vagues de nominations ou d’affections au niveau de l’appareil technique des douanes maliennes.
Depuis 3 mois, la Douane malienne est au bord du gouffre : chute vertigineuse des recettes, scandales à répétition, détournements, à la pelle, corruption, népotisme, etc.…
D’abord, les recettes douanières. Elles vont de mal en pis. Et, aujourd’hui, de pire en pis.
Des chiffres qui sonnent faux
Sur 61,1 milliards de francs CFA attendus en octobre dernier, la Direction générale des Douanes du Mali déclare avoir mobilisé 74,05 milliards de FCFA soit un taux de réalisation de 123,2 %.
A en croire des sources, l’administration douanière n’aurait réalisé que 35 milliards de francs CFA soit 26,1 milliards partis en fumée. Du coup, le gouvernement grincent les dents.
Conséquence visible : les caisses du Trésor public sont vides. Ou presque. Les mandats, en instance de paiement, se font attendre. Les impayés du Trésor avoisinent les 40 milliards de francs CFA.
Autre conséquence de la forfaiture de la Douane : ensuite, le mécontentement général des Agents.
Magouilles à tous les niveaux
Annoncé, à grands renforts de publicité, le redéploiement du personnel opéré en 2021 et en 2022 par le DG Amadou Konaté, n’a pas donné les résultats escomptés. Bien au contraire. Les recettes douanières vont de mal en pis. Les déficits succèdent aux déficits. L’homme-cabot a été mis à la place-pivot. Et vice versa.
Ce dernier chamboulement opéré le13 novembre dernier intervient dans un contexte marqué par la chute libre des recettes douanières. Quel changement faut-il s’attendre avec ces nouveaux gabelous en chef ?
Ce qui est évident, de janvier 2023 à nos jours, il n’y a pas un seul mois où la Direction générale des Douanes a atteint, voire dépasser, le niveau des recettes, à lui fixé par le gouvernement de Transition : environs 60 milliards de francs CFA par mois. Avec des gaps allant de 3O milliards de Francs CFA par mois, voire plus. Comme ce fut le cas en octobre dernier, où sans l’usage abusif des recouvrements par anticipation, c'est-à-dire la perception des droits sur des marchandises, qui n’ont pas franchi le cordon douanier, il était impossible pour la Douane malienne d’atteindre la barre des 70 milliards de recettes par mois. Avec cette stratégie des anticipations, la Direction générale de la Douanes, a déjà, encaissé plus de 40 milliards FCFA sur les recettes du premier trimestre de 2023.
Ces derniers temps, des milliers de tonnes de marchandise, appartenant à des opérateurs économiques sont en souffrance au niveau des Douanes du Mali. Motif : les droits auraient été encaissés, depuis belle lurette. Mais les Chefs de service, eux, refusent de livrer les marchandises. Du moins, sans l’accord écrit du Directeur général des Douanes, qui ne semble pas vouloir s’y résoudre.
Mais dans le fond, ce sont les magouilles qui entourent ces anticipations, qui donnent froid dans le dos. « Lorsqu’un opérateur économique paie par anticipation, sur une importation de 10.000 tonnes, il en fait venir 20.000 tonnes. Les droits des 10.000 autres tonnes s’en vont en fumée », indique un Agent de la Douane, qui sait de quoi il parle. Et un ancien responsable des Douanes de commenter : «l’ECOR (la fiche établie par l’agent de constatation) a beau fonctionné correctement, il ne serait d’aucune utilité si les agents qui l’exécutent ne veulent rien voir ». Pensant pouvoir apporter à l’amélioration des recettes, après des changements nécessaires, Amadou Konaté, le Directeur général de la Douane, s’est révélé « incapable de le faire ». Car ses «collaborateurs sont nommés, sans lui. Encore moins, sans son aval ».
Mieux, les collaborateurs du Directeur général avaient été choisis. Sans son avis. Transformant, du coup, la Direction générale de la Douane en « un serpent à plusieurs têtes ».
La racine du mal
Aujourd’hui, à la Douane du Mali, partout, les mêmes magouilles. Partout, les mêmes travers. Le Directeur général de la Douane, l’inspecteur général Amadou Konaté et ses collaborateurs sont, depuis des mois, au cœur de la polémique au sein de l’administration de la Douane. Et la disparition des 5 milliards de la SONATAM qui reste toujours pendante devant la justice en rajoute à cette colère. Faut-il changer le Directeur général ou le reste de son équipe, qui lui aurait été imposée ?
Le débat secoue, depuis un certain temps, la Direction générale de la Douane ; qui ne souhaite plus qu’un nouveau DG à hauteur de souhait. Et Dieu seul sait que, la Douane en compte des Dizaines…
Mais, à en croire les observateurs avertis, le seul remède, à la gabegie ambiante, reste le départ du directeur de la Douane, l’Inspecteur général Amadou Konaté. Deux ans après sa nomination à la tête de la Douane du Mali, c’est l’échec.
Un échec qui, par ricochet, conduit le Trésor Public au bord de la ruine. Et, plus grave, fait peser une grave menace sur les salaires des fonctionnaires.
Mais les protecteurs, hauts perchés, du tout-puissant inspecteur général de la Douane, Amadou Konaté, sauront-ils taire leur ego, en privilégiant l’intérêt des maliens? Les prochains jours nous dirons de plus.
Jean Pierre James
Source : Le Nouveau Réveil
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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