Suite à une décision du gouvernement, la consommation, l’importation et la vente de la chicha est interdite sur toute l’entendue du territoire malien (la mesure sera mise en application à partir de la semaine prochaine).
Les commerçants de chicha sont sur le qui-vive.
Personne n’ignore les méfaits de la chicha. Mais sa vente était devenue un débouché pour plusieurs jeunes afin de subvenir à leurs besoins et échapper au chômage, le quotidien de la majeure partie des jeunes maliens. Grâce à cette activité lucrative, certains jeunes avaient déjà pris de l’élan, et fructifiaient leurs affaires. L’interdiction de la chicha leur tombe dès lors comme un coup fatal.
Ces jeunes sans espoir voient leurs rêves tomber à l’eau d’un claquement de doigt. Et ne cessent d’implorer le gouvernement afin qu’il revoit sa décision par peur de ne pas retourner dans la rue autour du thé sous un arbre ou dans la délinquance.
« J’ai tout mis dans mon business, mes économies, l’aide de mon frère et ma sœur vivant à l’étranger afin d’ouvrir ma boutique », déplore Moussa Fané, un jeune de Sogoniko. « J’ai ma licence en droit depuis 2012. Des stages partout, mais rien n’a bougé. J’ai ouvert ma boutique en 2017 avec une marchandise d’une valeur de 350 000 F CFA. Aujourd’hui, j’ai plus de 700 0000 F CFA de marchandises dans mon magasin. Je vends parfois 15 000 F CFA de goût et charbon par jour. Plus la chicha elle-même à 10 000 F CFA, 25 000 F CFA, 40 000 F CFA le pot. Je ne vois pas le pourquoi de son interdiction. La chicha a sauvé plusieurs jeunes du chômage plus que le gouvernement lui-même. J’ai en ma disposition 2 jeunes qui sont mes employés pour les livraisons et pour la vente. Dans les restaurants, dans les clubs de chicha et les boites de nuit. Beaucoup de jeunes travaillent dans ce créneau. Je me demande après tout ça qu’est-ce qu’on va devenir. Je profite pour lancer un appel au gouvernement pour qu’il révise la décision ». Conclut le jeune Fané.
La chicha comme la cigarette sont moins dangereuses que la drogue et l’alcool. Pourtant ces excitants sont vendus comme du petit pain à Bamako. Pourquoi l’interdiction de la chicha ? S’interroge Ousmane Fomba un consommateur. Si c’est pour protéger la santé, des sociétés de fabrication et d’importation d’alcool et de cigarette devraient être aussi fermées.
Oumar Keita, commerçant de chicha au marché de Magnambougou pense pour sa part, que le Mali est en partie basé sur le commerce. « La chicha que ce soit l’importation ou la vente est rentable pour ce pays. Nous ne nous battons pas seulement pour nous, mais aussi pour ce pays. La vente de chicha a donné à beaucoup de jeunes un emploi. Cette décision d’interdiction peut avoir des effets plus néfastes que la consommation de la chicha. Car quand on est sans emploi et dans le besoin, on peut être tenté de faire des choses parfois contre sa volonté. En plus, ils nous ont donné que 5 mois afin d’écouler nos stocks. C’est impossible. Après l’interdiction et la fermeture de nos boutiques, qu’allons nous devenir ? C’est ça le véritable problème. Vous avez été incapable de nous donner du travail et maintenant que nous volons de nos propres ailes on nous cause encore des problèmes. Je me demande dans quel pays nous sommes », déplore M. Kéita.
Selon un autre vendeur, le commerce de chicha peut être la cause de la baisse du taux de chômage au Mali. Il explique que toutes les puissances du monde vivent d’un commerce. Il a pris le cas du Mexique et de la Colombie qui selon lui, ont bâti leur fortune dans la vente de la cocaïne et de l’héroïne, les États-Unis d’Amérique dans la vente d’armes pendant la première et la deuxième guerre mondiale et la France vit toujours de ses colonies.
Aboubacar Sidiki Diarra
(Stagiaire)
Source : Mali Tribune 28 Jan 2023
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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