Chasse aux prédateurs ou aux sorcières ?

Publié le 08 septembre
Source : Le Challenger

La chasse aux présumés prédateurs des ressources publiques a pris un coup d’accélérateur ces dernières semaines avec l’interpellation de plusieurs cadres du pays dont de hauts responsables, au Pôle économique et financier chargé de la poursuite des infractions économiques. Ce qui fait allonger la liste des ministres, directeurs de services et gestionnaires d’institutions de la république séjournant à la Maison centrale d’arrêt de Bamako-Coura.

Devant l’inéluctabilité de leur arrestation, apprend-on de bonne source, des personnalités, ont préféré mettre les voiles, rejoignant ainsi ceux qui, en connaissance de cause, se sont taillés dès les premières heures.

En outre, contrairement à l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances d’IBK qui exige d’être jugée pour pouvoir prouver son innocence, d’autres ont pu obtenir la liberté provisoire après plusieurs mois de détention et le paiement d’une caution. On apprend que plusieurs ministres et opérateurs économiques sont également sur le grill.

Comme on pouvait s’y attendre, cette soudaine évolution du dossier de poursuite de ‘’délinquants financiers’’ défraie la chronique et chacun y va son commentaire. Si pour les uns, il était grand temps de mener la chasse aux prédateurs, d’autres estiment qu’il y’a lieu d’être circonspect pour s’assurer que les chasseurs peuvent monter eux-mêmes sur l’arbre de la transparence et  montrer que leur fond de culotte est intact. Observons donc !

Guida Landouré empêché de sortir du pays

Guida Landouré, responsable syndical de l’hôpital de Point G, a posté sur sa page facebook, le 5 septembre, un message selon lequel il a été empêché de sortir du pays malgré un ordre de mission de l’Usttb. «S’ils le font pour me démoraliser, ils ont tapé à côté. Qu’ils demandent encore plus à mes proches. Je suis consciencieusement épanoui et aucun sabotage de ma personne, de mes sources de biens et de mon travail ne peut me faire dévier de mes principes et de mon idéal, celui du bien-être pour les autres d’abord avant le mien, celui de la justice sociale et de la bonne gouvernance».

Le syndicaliste signe et persiste : «Comme je leur ai dit, qu’ils me disent juste ce que j’ai volé dans ce pays, le complot auquel j’ai participé et les agressions physiques ou verbales que j’ai tenues envers quelqu’un. Tout ce pour quoi je lutte au Point G, c’est le respect des droits de nos militants et l’amélioration des soins pour les pauvres, soins qui sont loin de ceux que nos gouvernants offrent à leurs familles à l’extérieur».

Un car d’Air Yorosso dans les eaux du Bani

Selon la direction régionale de la protection civile de Ségou, un car de la compagnie Air Yorosso en provenance du Burkina Faso pour Bamako immatriculé BZ 0077 MD  s’est renversé, le lundi 4 septembre à 22 heures 9 minutes avec ses 53 passagers dans les eaux du Bani dans la commune rurale de Bla. L’accident a fait 27 victimes, dont 13 blessés légers, 14 blessés graves et un cas de décès. Un deuxième corps a été repêché le mardi 5 septembre après des recherches par des éléments du Centre de Secours fluvial de Ségou.

Si les blessés ont été évacués à l’hôpital Niamakoro Fomba, les causes de l’accident n’ont pas été déterminées.

Espagne : 634 migrants en une seule journée !

Le lundi 4 Septembre 2023, 634 migrants dont 126 mineurs ont débarqué de 6 bateaux à Tenerife, Gran Canaria et El Hierro en Espagne. Selon le Centre d’information pour une migration sûre (C.i.m.s), il s’agit du plus grand nombre de migrants débarqués en une seule journée sur le territoire espagnol en 2023.

Le précédent record, a-t-il précisé, a été atteint les 8 et 9 août avec le débarquement de 495 migrants venus à bord de 10 bateaux  dans les localités de Fuerte Ventura et de Lanzarote.

Le C.i.m.s rappelle que «des centaines sont restés coincés au fond de la mer suite au Naufrage de leurs différentes embarcations».

Emia : enfin la promotion GMT !

Enfin, le Général Moussa Traoré vient d’être immortalisé à travers le baptême de la 45è promotion de l’Ecole militaire interarmes, une école créée le 1er octobre 1962 à Kati où il fut instructeur. Une école qu’il a fait transférer le 1er octobre 1980 à Koulikoro, année du baptême de la 8è promotion, dans le Camp militaire offert au Mali à sa demande par la République populaire de Chine.   Un camp où- ironie du sort- alors détenu suite aux événements de mars 1991, il ne décolérait pas chaque fois qu’il voyait passer un militaire français sur la voie goudronnée longeant l’infrastructure, à travers la fenêtre de sa résidence située à l’angle. ‘’Un militaire français ici ? Cela n’était même pas imaginable quand j’étais au pouvoir’’, s’indignait-il.

Source : Le Challenger 8 Sep 2023