Transition : Des champs à la place des armes

Publié le 02 février
Source : La Preuve

Les autorités de la transition veulent rapidement mettre l’accent sur le développement de l’agriculture dans les zones sous exploitées en la matière.

C’est surtout les zones souffrant de l’insécurité qui seront visées par des initiatives de développement agricole en plus des autres régions du Mali. L’objectif des autorités est de passer des zones de conflits à des zones de production agricole prospères et stables. C’est ainsi que certains estiment que plus rien ne s’oppose à l’entrée de la région de Tombouctou dans le cercle des grands bassins agricoles du Mali.

La région de Tombouctou a des atouts énormes que les autorités sont en train de mettre en valeur en mobilisant des financements. Disposant d’un long passage du fleuve Niger et d’un système de lacs sous exploités jusqu’ici, la région vient de bénéficier d’un programme de relance de la culture du riz. La bonne nouvelle a été annoncée lors du Conseil des ministres du 25 janvier 2023. La transition vient de s’attaquer à un des problèmes majeurs des régions du nord qui ont besoin d’investissements dans le secteur agricole.

Signé à Lomé le 1er décembre 2022, entre le gouvernement de la République du Mali et la Banque Ouest Africaine de Développement, l’accord de prêt pour le financement partiel du Projet de mise en valeur des plaines rizicoles de Tombouctou permettra de mettre en valeur la production locale du riz. Selon le gouvernement, par cet Accord, la Banque Ouest Africaine de Développement accorde au gouvernement de la République du Mali un prêt d’un montant de 8 milliards de francs CFA.

Le prêt accordé est destiné au financement des travaux de réhabilitation et d’extension des périmètres de Korioumé de 430 hectares, Daye de 417 hectares et Hamadja de 620 hectares à travers la réhabilitation du réseau intérieur d’irrigation, de drainage, de 11,5 km de pistes, le curage et la mise en place de garde-corps sur le siphon ainsi que l’aménagement de 10 hectares de périmètres maraîchers.

Il existe déjà des champs de riz dans la zone qui fait à la fois face aux menaces sécuritaires graves imposées par des groupes terroristes, ainsi que des difficultés climatiques. Le gouvernement a indiqué qu’il convient de signaler que les périmètres concernés ont été fortement inondés et endommagés par la montée des eaux du Fleuve Niger, rendant ainsi la campagne agricole 2022 quasiment incertaine pour les exploitants et consommateurs de la zone.

Les autorités de la transition viennent de prouver qu’elles agissent rapidement pour prendre en charge les problèmes de développement, malgré les multiples défis en matière de mobilisation des financements de l’économie nationale. En tout cas, la réalisation diligente de ce projet contribuera à l’atténuation des souffrances des populations pour les campagnes agricoles à venir, à l’amélioration de leurs conditions de vie et à la réduction de la pauvreté dans la zone du projet.

Les rizières de Tombouctou peuvent changer beaucoup de choses en termes de développement et de stabilisation de la région. Si les investissements continuent, les immenses parcelles dont dispose la région pourront réduire sa dépendance à d’autres régions du Mali en matière alimentaire. Bien que la menace climatique pèse sur les superficies et la disponibilité de l’eau, de nouvelles techniques pourraient relancer la production agricole.

Il n’y a pas que le riz qui pourrait faire le bonheur des producteurs de la région de Tombouctou. La zone est également réputée pour son adaptation à la production du blé, une culture introduite dans la région depuis la période médiévale. En attendant que les rizières reprennent vie, Tombouctou continue de se battre pour résister à toute sorte d’adversité.

Mais la persistance de l’insécurité est une menace grave pour le développement des zones de conflit comme les régions du centre. Le tourisme pourrait aussi être développé au Pays Dogon qui a tenu le festival Ogobagna pour la communauté Dogon de Bamako.

Oumar KONATE

Source: La Preuve