Mali : Le président de la Transition gracie les 49 militaires ivoiriens

Publié le 07 janvier
Source : l'Essor

C’est certainement le dénouement de l’affaire dite des 49 militaires ivoiriens interpellés à l’aéroport de Bamako en juillet 2022. Une semaine après leur procès tenu les 29 et 30 décembre dernier, le président de la Transition a accordé sa grâce avec remise totale de peines aux 49 condamnés ivoiriens, a annoncé dans un communiqué le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, colonel Abdoulaye Maïga.

Cette grâce accordée par le chef de l’Etat a été prise par le «  Décret n ° 2023-0002 / PT - RM du 06 janvier 2023 ». Les désormais anciens détenus avaient été condamnés par la justice pour les infractions de crimes d'attentat et de complot contre le Gouvernement ; atteinte à la sûreté extérieure de l'État, port et transport d'armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour mais de troubler l'ordre public par l'intimidation ou la terreur. 

Suite à cette décision, le « Gouvernement de la Transition et le Peuple malien remercient, le colonel Assimi Goïta, pour ce geste qui démontre une fois de plus son attachement à la paix, au dialogue, au panafricanisme, à la préservation des relations fraternelles et séculaires avec les pays de la région, en particulier celles entre le Mali et la Côte d'Ivoire », indique le communiqué du gouvernement.

Selon la même source cette mesure de grâce a été « prise en toute indépendance » et symbolise le souci du président de la Transition « à promouvoir la bonne gouvernance, dans le cadre de la Refondation du Mali, à travers le respect de l'indépendance de la Justice et de la non-ingérence de l'Exécutif dans les affaires judiciaires ».

Elle vient aussi « conforter la dynamique créée suite à la signature à Bamako, le 22 Décembre 2022, du Mémorandum d'entente relatif à la promotion de la paix et au renforcement des relations d'amitié, de fraternité et de bon voisinage entre la République du Mali et la République de Côte d'Ivoire », poursuit le gouvernement. 

Ainsi, le gouvernement renouvelle « sa profonde reconnaissance » au président togolais Faure Gnassingbe, « pour ses efforts inlassables et son engagement constant pour le dialogue et la paix dans la région ».

Par contre le gouvernement fustige « l'attitude partiale de certains responsables contre notre pays » la gestion de cette affaire.  Il est fait notamment cas de la « position agressive » du président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embalo, « qui après avoir échoué lamentablement à porter atteinte à l'honneur du Mali devant les instances internationales, vient d'opposer un ultimatum au Gouvernement de la Transition concernant la libération des ivoiriens », souligne le communiqué.

Le communiqué indique que depuis, le 14 janvier 2022 , le Mali ne figure plus sur la liste des pays intimidables et a définitivement retrouvé sa souveraineté. « En effet, à cette date mémorable, le Peuple malien s'est mobilisé massivement pour dénoncer les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la Cedeao et de l'Uemoa contre le Mali », explique le gouvernement.

Le gouvernement a rappelé que « depuis plus de 10 ans, faisant face seul au terrorisme, sans ces organisations régionales, le Mali a survécu à ces sanctions et le sentiment patriotique du Peuple malien s'est substantiellement renforcé ». 

Aussi, poursuit la même source, « dans l'intérêt des Peuples Ouest africains, notamment leur sécurité et leur bien-être, le gouvernement de la Transition invite respectueusement » le président Embalo, « à donner des ultimatums aux groupes terroristes qui constituent la plus grande menace en Afrique de l'Ouest, ainsi qu'à canaliser ses efforts dans l'éradication de la pauvreté dans la région », insiste le gouvernement.

Et le porte-parole du gouvernement de renchérir : «  C'est en cela qu'il fera œuvre utile et rendra service aux Peuples de la Cedeao, les seuls que nous devons tous servir ».

Mohamed TOURE

Source : l’Essor