Décharge finale de Noumoubougou : l’urgence de la rendre opérationnelle

Publié le 20 décembre
Source : l'Essor

Trois membres du gouvernement en ont fait le constat hier au cours d’une visite sur le site. Ils ont annoncé que l’infrastructure passera de l’état de dépôt anarchique à celui d’une décharge moderne présentant toutes les garanties environnementales et sécuritaires.

«Je ne qualifierai pas Noumoubougou de décharge mais d’un lieu de dépôt anarchique. Ce n’est pas normal qu’une infrastructure qui a coûté 7 milliards de Fcfa, depuis 2015, puisse être non opérationnelle comme cela. » Ces propos ont été tenus par le ministre d’état, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, au terme d’une visite de terrain qu’il a effectuée hier sur la décharge finale de Noumoubougou (Région de Koulikoro). Le ministre Maïga était accompagné par ses collègues de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné, des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko.

C’est aux environs de 10 heures que le ministre d’état et sa délégation sont arrivés sur le lieu où ils ont été accueillis chaleureusement par la population de la localité. Après les salutations d’usage, les autorités ont eu droit à une brève présentation du plan de la décharge finale de Noumoubougou.

En effet, ce site est construit sur une superficie d’environ 51 ha située à 35 km de Bamako dans la Commune de Tienfala. Il est prévu de réaliser sur cette décharge finale trois cellules (lieu de dépôt des ordures) dont l’une a été déjà effectuée avec une capacité de 440.000 m3. Cependant, elle n’est pas fonctionnelle. D’autres réalisations ont trait au bâtiment administratif, au forage équipé de château d’eau et aux lampadaires à travers le site. S’y ajoute le bassin de stockage et de traitement des eaux en provenance de la cellule.

Malgré ces réalisations, les ordures sont déposées un peu partout à l’extérieur comme à l’intérieur du site. Pis, le feu est dans la décharge depuis plus de deux mois. Ce qui représente, selon le maire de la Commune de Tienfala, N’Fa Diabaté, un danger pour les populations riveraines. « Nous ne sommes pas contre la décharge, mais il faut la moderniser et l’humaniser », a plaidé l’édile. Les habitants de Noumoubougou ont aussi sollicité la pulvérisation de leur localité.

Pour le ministre en charge de l’Administration territoriale, l’assainissement de Bamako est un sujet qui concerne tout le monde, en premier lieu les autorités de la Transition. C’est pourquoi, sur instruction du chef de l’état, une commission interministérielle a été mise en place. Le colonel Abdoulaye Maïga a rappelé que le ministère en charge de la Défense a mis à la disposition de Noumoubougou, des équipements du génie militaire pour rendre opérationnel ce dépôt. Il a également rappelé qu’ils ont résilié le contrat que l’état avait avec la société Ozone pour des raisons de souveraineté, dont le respect est l’un des trois principes clés qui guident l’action publique.

«Nous avons décidé de résilier ce contrat et de prendre en charge, nous-mêmes, la problématique de l’assainissement en remettant sur pied la Voirie de la mairie du District », a expliqué le colonel Abdoulaye Maïga. Ainsi, par le truchement de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), des camions et d’autres équipements ont été mis à la disposition de la Voirie à hauteur de 780 millions de Fcfa.

168 MILLIARDS DE FCFA- Aussi, le ministère de l’économie et des Finances a pu acquérir un financement auprès de la Banque mondiale à hauteur de 168 milliards de Fcfa pour terminer les travaux de la décharge de Noumoubougou et construire une seconde décharge à Mountougoula (Cercle de Kati). Mais aussi pour effectuer d’autres travaux d’investissement dans le cadre de l’assainissement.

En retour, le ministre en charge de l’Administration territoriale a estimé que la décharge finale de Noumoubougou est plus un lieu de dépôt anarchique qu’une décharge moderne. Pourtant, l’état avait déboursé 7 milliards de Fcfa pour construire cette décharge. Pour le colonel Abdoulaye Maïga, ces dysfonctionnements ont un impact sur la salubrité à Bamako. Présentant les excuses du gouvernement à la population riveraine du site, le ministre Maïga a invité les populations de Bamako et de Noumoubougou à l’indulgence, assurant que les réponses sont en cours de traitement.

De son côté, le ministre en charge de l’Assainissement a annoncé la construction prochaine d’environ 25 dépôts de transit au niveau des communes et des quartiers de la capitale pour faciliter le transfert des ordures vers la décharge finale.

« Mais toutes ces questions vont être mises en place avec les Groupements d’intérêt économique (GIE) que la Banque mondiale va équiper. On va peut-être quitter les charrettes à traction animale pour des moyens modernes afin que ces GIE puissent travailler », a indiqué Modibo Koné qui a également ajouté que le gouvernement a décidé de commencer la pulvérisation de la décharge finale de Noumoubougou. Une opération qui sera continuelle pour le bonheur des populations riveraines.

« Le gouvernement regorge, aujourd’hui, de compétences pour pouvoir réfléchir et mettre en place un dispositif qui va être opérationnel », a assuré, pour sa part, la ministre des Transports et des Infrastructures. Mme Dembélé Madina Sissoko a ensuite invité la population à s’impliquer dans la gestion des déchets.

Après la décharge finale de Noumoubougou, le ministre d’état et sa délégation se sont rendus sur le site du nouveau dépôt de transit à Médina Coura en Commune II du District de Bamako où des travaux sont en cours. Constatant des anomalies autour de ce site, le ministre Maïga a demandé au gouverneur du District de Bamako de situer les responsabilités.

Envoyé spécial

Bembablin DOUMBIA

Source : l’Essor