Mali : la levée de l’embargo est désormais la préoccupation des autorités de la transition : C’est une grandeur de savoir se ressaisir.

Publié le 30 juin
Source : Le Pélican

La Transition donne les signes pour faire la Paix avec la CEDEAO. Mais beaucoup de gâchis inutiles pour revenir au point de départ. Les autorités de la Transition, multiplient depuis quelques mois, des signes d’apaisement à tous les niveaux.

Les Partis Politiques sont désormais associés et la CEDEAO est moins indexée. Le Boulevard de l’indépendance est totalement vide. L’Embargo a sûrement secoué les passionnés de la rue qui ont pour le moment opté pour la raison. Mieux vaut tard que jamais !

Qui l’eut cru ? Tout est calme ! Et oui bien calme ! Les passions démesurées et les émotions aveugles associées aux bras de fer inutiles, ont fini par montrer leurs limites. Tristement d’ailleurs ! Au début de la Transition, nombreux étaient ceux qui croyaient inviter une nouvelle mode de gestion de la Nation, sans la présence des Partis ni des mouvements politiques. Ils avaient usé de tous les artifices pour attribuer tous les maux et les péchés d’Israël aux Partis Politiques. Surtout, les Partis politiques issus de la mouvance démocratique, ont été qualifiés d’ennemis de la Nation. Comme si l’histoire politique du Mali des années 91, n’avait pas existé avec tous les honneurs.

Le Mali a été cité en exemple de démocratie, à travers le monde. Et l’exemple des élections démocratiques qui ont succédé à la Transition de 1992, a été copié partout en Afrique. D’ailleurs, feu président Amadou Toumani TOURE, pour avoir réussi sa Transition, a été salué par le monde entier et à travers lui, tout le Peuple du Mali avait été félicité. Alors, comment comprendre que ces mêmes acteurs de l’avènement de la démocratie, qui a donné lieu au pluralisme politique et à l’expression plurielle, soient aujourd’hui traités de tous les noms et même vouloir carrément les exclure de la vie politique de la Nation Malienne ?

Déjà, la Transition avait pris un très mauvais virage. Exclure les Partis Politiques de la gestion de la Nation est plus que suicidaire, en la matière. La scène politique est l’affaire des Partis politiques. Alors la transition aurait bien gagné, en les associant dès le début, dans l’esprit de la réussite de sa mission, qui est d’ailleurs de courte durée, par définition. Le fait d’avoir exclu les Partis politiques de la gestion de la Transition a été du plomb dans les ailes. Et le constat est là, la tâche n’est pas facile pour la Transition, sur ce même terrain politique.

Les militaires sont patriotes de par leur mission régalienne. Qu’ils soient au pouvoir ou pas, ils se sont toujours sacrifiés pour protéger et sauver la Nation et l’intégrité du Territoire National, en garantissant également les Institutions. Dès lors, ils ne sont pas politiques. Ils sont militaires avec leur mode de gestion, strictement basé sur le respect et l’obéissance des principes et surtout des ordres. Ils ne savent donc pas jouer aux jeux de la politique politicienne. Il appartenait aux civils, qui sont dans la gestion de la Transition de plaider pour que les politiques participent pleinement aux efforts de la réussite de cette Transition. Toute chose qui n’a pas été faite.

Le Conseil National de Transition (CNT) a donc vu juste pour rectifier et corriger la faute. Les membres du CNT ont trouvé une occasion la mieux indiquée, pour ramener les politiques à leur place, mission et rôle. La loi électorale a servi de cause tangible. Désormais, les politiques sont associés et pourront aisément aider à la réussite de la Transition pendant ces 24 mois de délai.

Cependant, la Transition ne dort pas mieux. Les populations sentent avec preuves, la cherté de la vie. L’embargo fait maintenant effet sur chaque citoyen et dans chaque famille, où le quotidien est actuellement difficile à gérer. Le manque d’argent se fait sentir partout. Et malheureusement, les prix des denrées alimentaires augmentent. Le Panier de la ménagère est vide !

Les commerçants, opérateurs économiques et autres, sont pleinement touchés. Rien ne marche, ni ne bouge. Le pays dont les citoyens exercent plus le commerce, ne pouvait pas longtemps se taper la poitrine et vouloir résister pendant des mois, à l’embargo sans activités. C’était une erreur de pousser le bras de fer jusqu’à l’embargo. La question du délai et du chronogramme, ne devrait pas en réalité, créer un conflit de cette nature !

Il fallait juste au départ, proposer ces 24 mois de Transition à la CEDEAO et l’Embargo n’aurait pas eu lieu. Alors, on se demande : à quoi a servi finalement ces bras de fer ? Et où sont passés les acteurs et animateurs du boulevard de l’indépendance, avec toutes leurs théories des fictions ? Le pays est sur répondeur. Rien ne bouge, pour juste nous répéter.

La CEDEAO demande des garanties, que la Transition peut cette fois respecter ses engagements. Et Bamako est désormais dans cette logique de convaincre tous les partenaires et les populations. En Vérité, les autorités de la Transition ont eu le mérite d’avoir prouvé l’identité du Mali, par l’exigence du respect de la souveraineté. Aussi, les efforts salutaires de l’armée sur le terrain, sont reconnus. Mais la crise demeure. Et le Mali seul, en toute sincérité, ne peut y faire face. Les terroristes, les Djihadistes et autres dangereux criminels menacent la sécurité des populations. Ils ont d’ailleurs profondément endeuillé toute la Nation, en tuant plus de 132 personnes dans les cercles de la région de Bandiagara. La réalité est là, et il faut nécessairement se rendre à l’évidence !

Les Autorités ont finalement compris cela. A juste titre, le Brillant ministre des Affaires Etrangères, Son Excellence Abdoulaye DIOP, a reçu hier les diplomates pour leur apporter les mots d’assurance et de garantie. Aucun pays en crise ne peut vivre seul, fermé de tous les autres. De même, le CNT, pour avoir pris l’initiative de ramener les politiques au centre des débats politiques, a déjà apaisé les cœurs et les tensions. Et le Président de la Transition, le Colonel ASSIMI GOITA, a posé deux actes forts de la décrispation du climat, avec la CEDEAO. D’abord, la signature du décret portant la durée de la Transition à 24 mois. Ensuite, la promulgation de la Loi électorale. Cela rassure ! Et de son côté, le ministre de l’Administration du Territoire, recevait hier mardi 28 Juin, les Partis politiques sur la question du Chronogramme des élections.

Tout va vite cette fois-ci du côté des Autorités de la Transition, pour que la CEDEAO puisse revoir sa décision, et enlever complètement l’Embargo qui étouffe la population. C’est dans quelques jours, le 03 Juillet à Accra au Ghana. Le dernier passage de Goodluck Jonathan, la semaine dernière à Bamako est un bon signe.

Mieux vaut tard que jamais ! Le Boulevard de l’Indépendance est resté, pour le moment, silencieux. DIEU merci ! Espérons que les vieux démons sommeillent pour longtemps !

MONOKO TOALY

Expert International en Communication et Marketing Politique

Source : Le pelican