G5 Sahel : Le Mali va-t-il écouter la Mauritanie ?

Publié le 18 juillet
Source : Le Témoin

La Mauritanie plaide pour le retour du Mali au sein de l’instance qui peine à décoller après un aveu sans précédent du numéro 1 de Nouakchott.

À la surprise générale, le Président en exercice du G5 Sahel, Mohamed Ould Cheick El Ghazouani, a plaidé, lundi dernier, pour le retour du Mali dans cette organisation. C’était lors d’un discours prononcé à Nouakchott, dans la capitale mauritanienne, à l’ouverture des travaux de la 4ème session de l’Assemblée générale de l’alliance Sahel, un événement qui vise à mobiliser l’aide internationale pour le développement de la région où il a regretté le départ volontaire de notre pays.

On sait par ailleurs que Bamako a quitté l’alliance militaire régionale de lutte contre les groupes terroristes sur fond de dispute autour de sa présidence en exercice. Bamako s’est notamment retiré du G5 Sahel en mai 2022, en invoquant une perte d’autonomie et son instrumentalisation de l’organisation par la France. Sa présidence tournante devait en clair revenir au palais de KOULOUBA, qui l’a finalement perdu au profit de N’Djamena à cause de la prise du pouvoir malien par des putschistes

Le plaidoyer mauritanien intervient dans le sillage de l’adoption d’une feuille de route en faveur du retour du Mali dans les rangs ainsi que d’une reconnaissance tacite du déclin du G5 sans le Mali, mais aucun membre de l’organisation plaidant en faveur du retour malien dans l’organisation n’a fait son mea culpa. Or, les observateurs du G5 admettent que le retrait a stoppé une continuité territoriale qui rend difficiles les interventions contre l’insécurité et pour le développement.

En tout cas, depuis Octobre 2022, le MALI réfléchit plus à une alliance avec les pays côtiers qui sont les nouvelles cibles des groupes terroristes. Étant donné que le défi du terrorisme n’est pas dissociable de la pauvreté, l’injustice sociale, la mauvaise gouvernance, le changement climatique, l’absence de perspectives et les tensions sociales, Bamako pourrait gagner plus avec ses voisins des océans, surtout que dossier des 49 militaires ivoiriens a rapproché les leaders du CNSP avec la région.

Le schéma du retour pourrait toutefois l’emporter si ses modalités respectent ce qu’il revient au Mali dans une alliance portée sur soles fonts baptismaux au bord du fleuve Djoliba.

I KEÏTA

Source: Le Témoin