Sonko : L’homme qui fait trembler Macky

Publié le 29 mai
Source : l'Aube

Depuis un certain temps le Sénégal traverse une crise politique sans précédent. De l’affaire dite de « viols et menaces de mort », en passant par celle pour « diffamation » et « injures publiques et faux et usage de faux », décidément l’opposant farouche, Ousmane Sonko, semble être un homme qui dérange le pouvoir en place. Qui est cet homme qui menace le fauteuil présidentiel de Macky Sall ?

Âgé de 48 ans, ancien député à l’Assemblée nationale du Sénégal de 2017 à 2022 et actuel maire de Ziguinchor (sud du pays), Sonko a officiellement créé son parti politique, Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF) en 2014 alors qu’il était toujours fonctionnaire. Mais, c’est sa radiation, en 2016, qui a contribué à le propulser sur la scène politique.

En 2017, le président du parti PASTEF prend part aux élections législatives et il est élu député à l’Assemblée nationale à Dakar.

Deux ans plus tard, en 2019, il présente sa candidature à la magistrature suprême où il arrive à la troisième place avec 15,76 % de voix. Ousmane Sonko est devancé par Macky Sall, le président sortant qui est réélu pour un second mandat.

En janvier 2022, le président du PASTEF est élu maire de Ziguinchor, ville située au Sud du Sénégal.

Pour financer les activités de son parti, M. Sonko opte pour le financement participatif. Sa dernière campagne de levée de fonds lancée mi-janvier, a mobilisé plus de 300 millions de francs CFA en 24 h, une première pour un parti politique au Sénégal.

Depuis, il demeure un farouche opposant au pouvoir en place. Aussi, Sonko s’est façonné une image d’homme incorruptible. Connu pour ses prises de position souverainiste, panafricaniste et social, attaque les élites et la corruption. Surtout, il s’en prend à l’emprise économique et politique exercée selon lui par la France, ancienne puissance coloniale. « Nous n’avons rien contre la France, ni aucun autre pays. Nous avons un discours qui peut gêner parce que c’est un discours qui appelle à une rupture dans les relations. Il y a des traditions séculaires entre le Sénégal et la France mais ces traditions sont assises également sur des relations qui ne sont pas totalement roses pour le Sénégal. Nous sommes au XXIè siècle, le monde est en train de changer », déclare-t-il en janvier dernier.

Précision : Ousmane Sonko a commencé sa carrière comme inspecteur principal des impôts et des domaines. Il a été vérificateur fiscal et chef de Brigade de vérification fiscale, chargé du secteur immobilier. Il était auditeur interne à la Direction du contrôle interne (DCI) et de la Direction générale des impôts et domaines (DGID), chargé de la rédaction de la charte de déontologie de la DGID.

Trois ans après son entrée dans l’administration, il crée le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID), dont il est le premier secrétaire général d’avril 2005 à juin 2012, avant de devenir secrétaire général honoraire de juin 2012 à août 2016. À cette période, il commence à critiquer le gouvernement et accuse l’État d’anomalies fiscales et budgétaires en mettant en cause le président Macky Sall. À la suite de cela, il est radié par le décret n°2016-1239 de l’Inspection générale des impôts et domaines en août 2016 pour manquement au devoir de réserve. Cet épisode, largement relayé par la presse sénégalaise, permet de révéler Ousmane Sonko au grand public.

Source: L'Aube