Marché des fournitures scolaires à Kayes : Ce n’est pas la grande affluence

Publié le 29 septembre
Source : l'Essor

 

Les commerçants notamment détaillants déplorent cette faible affluence qu’ils imputent à la situation économique difficile du pays. Les clients, eux, jugent les prix exorbitants du fait de la spéculation et invitent ainsi les autorités à mettre fin à la hausse non justifiée des prix.

Les élèves reprennent le lundi 2 octobre le chemin de l’école aussi dans la capitale des rails. Pour la rentrée scolaire 2023-2024, les parents, dont les portefeuilles sont pressurés par une conjoncture à nulle autre pareille, sont sous pression. Ils se démènent comme de beaux diables pour habiller de neuf leur progéniture, mais surtout pour acquérir les fournitures scolaires dont les prix prennent l’ascenseur à l’occasion de chaque rentrée scolaire dans notre pays. Mais cette année à Kayes, le problème semble plutôt la difficile situation financière que le coût des fournitures.

Pour s’en rendre compte, il suffit de faire le tour du marché de fournitures. Ce n’est pas la grande affluence au Grand marché de Kayes où certains commerçants expliquent pourtant que les prix n’ont pas pris l’ascenseur. Certains clients abondent dans le même sens. «Nous pouvons dire à une semaine de la rentrée scolaire que cette année, il n’y aura pas de hausse de prix. J’ai payé un carton de cahiers à 35.000 Fcfa l’année dernière chez mes fournisseurs. Cette année, je viens d’en acheter à 25.000 Fcfa», explique Mama Kébé, commerçant grossiste au Grand marché de Kayes.

Malgré cette sensible réduction, le grossiste estime que le marché reste timide. Pour lui, il est clair que les clients ne se bousculent pas en tout cas pas encore à ses portillons. L’année dernière à la même période, j’avais déjà écoulé le double de mes ventes actuelles. Il espère voir les clients affluer ces deux derniers jours, notamment ceux qui attendent la dernière minute ou le jour-J pour faire leurs achats.

Kadidiatou Coulibaly, une commerçante détaillante, trouve que les prix sont abordables. «Depuis l’année dernière, je voulais m’engager dans ce commerce, mais avec la hausse des prix, j’y ai renoncé. Cette fois-ci, je trouve que les prix sont accessibles à la bourse des Maliens moyens. J’ai payé un carton d’ardoises à 4.000 Fcfa dont la revente peux m’apporter au moins 2.000 Fcfa comme bénéfice», déclare la commerçante détaillante de Kamankolé, une localité située dans la périphérie de Kayes.

Les parents d’élèves ont une autre analyse de la situation. Ceux-ci estiment que les prix des fournitures scolaires ne sont abordables. Fatoumata Doumbia, une femme âgée d’une quarantaine d’années, était venue accompagner son enfant pour payer les fournitures de ce dernier. «J’ai acheté un paquet de cahiers à 1.500 Fcfa alors que je l’avais à 1.250 Fcfa depuis trois ans maintenant », déplore-t-elle, indiquant clairement que les prix des sacs d’écoliers et du matériel de géométrie connaissent une flambée.

«Je préfère attendre que le marché se stabilise d’abord avant de les acheter», explique Fatoumata Doumbia. Pour ce qui concerne les cahiers, elle reconnaît qu’il y a urgence à ce niveau parce qu’on ne peut débuter l’année scolaire sans les cahiers. Et d’attribuer la hausse des prix aux spéculateurs.

Pour certains clients, il y a une pratique bien connue de chez nous. Quand le prix d’un produit augmente une fois, cela restera toujours. «L’année dernière, j’ai payé un paquet de cahiers à 1.200 Fcfa, mais cette année, on le cède à 1.500 Fcfa. Un parent d’élève qui a requis l’anonymat en appelle à l’implication des autorités pour mettre fin à des augmentations sauvages et non justifiées.

«Les produits qui proviennent du Sénégal sont de bonne qualité et coûtent chers. Nos prix sont donc fixés en fonction de la provenance et de la qualité. Les fournitures importées de Dakar sont plus chères que celles de Bamako du fait de la qualité, mais aussi du coût des transports», fait savoir Malick Traoré, un autre grossiste au grand marché de Kayes.

Moussa Mamoutou DEMBÉLÉ

Amap-Kayes

Rédaction

Source : L’Essor