Salon des industries culturelles et créatives d’Afrique de l’Ouest : Les financements innovants en ligne de mire

Publié le 23 octobre
Source : l'Essor

 Les professionnels des arts et de la culture de 35 pays d’Afrique, c’est-à-dire artistes, opérateurs culturels, représentants de l’administration et directeurs de festivals, se sont retrouvés, le week-end dernier (du 20 au 22 octobre) à Ségou, la Capitale des Balazans.

C’était à l’occasion du 1er Salon des industries culturelles et créatives de l’Afrique de l’Ouest (SICCAO), organisé par la Fondation Festival sur le Niger et le Réseau des opérateurs culturels du Mali ou Réseau Kya, avec l’appui du Fonds d’aide à la création de la coopération allemande donko ni maaya, le Fonds africain de la culture (ACF) et le Programme AWA pour la culture de ACP-UE.

Le thème de cette importante rencontre était intitulé : «Quels mécanismes de financement innovants pour l’émergence des ICC en Afrique de l’Ouest ?». Trois types d’activités ont marqué cette première édition. Il s’agissait d’abord d’un talk qui a permis à quatre acteurs culturels dont les parcours peuvent servir d’exemple à la jeunesse, d’une table ronde avec de nombreux acteurs venant d’horizons divers et des show cases de musique.

La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a été l’occasion pour la directrice de ce 1er SICCAO, Mme Diarra Bintou Boiré, de mettre l’accent sur la volonté de ce secteur de se prendre en charge. Elle a estimé que la Fondation Festival sur le Niger entend pleinement jouer son rôle dans l’émergence d’une culture qui contribue à l’essor économique du Mali et du continent africain.

Quant au ministre Guindo, il a souligné l’adhésion des autorités de la Transition à une telle démarche novatrice et qui fait de Ségou un véritable hub culturel. Il a rassuré les organisateurs, les artistes et les opérateurs culturels que l’appui de l’état ne leur fera pas défaut. Cette cérémonie d’ouverture a été suivie de la visite d’une trentaine de stands d’opérateurs culturels, constitués d’associations et d’entreprises qui œuvrent pour l’épanouissement des artistes et leurs œuvres aussi bien dans notre pays qu’en Afrique. Cette exposition au siège de la Fondation contient également des stands d’artistes plasticiens que le ministre en charge de la Culture a visités.

Pour président de la Fondation Festival sur le Niger, Mamou Daffé, c’est un rêve qui se réalise. à la veille de la 20è édition du Festival, et après 3 années d’exercice du Programme AWA qui a permis de financer plus de 450 projets culturels structurants en Afrique de l’Ouest, il a pensé que le moment était venu de sensibiliser sur l’apport économique de la culture dans nos états.

«C’est l’émergence des ICCC qui nous permettra de faire de l’Afrique ce que nous voulons», c’est-à-dire mettre en place des structures pensées par nous-mêmes pour répondre à nos besoins. Le directeur du Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA), Abdrahamane Kamaté, a aussi expliqué que nous devons aller vers un marché qui génère des richesses en affrontant un certain nombre de défis que sont l’intégration, la règlementation et la visibilité.  Pour lui, «le monde a évolué, il faudrait que nous apprenions à désaxer notre regard. Les vrais marchés que nous cherchons pour nos productions sont désormais en Asie».

Pour le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally, les opérateurs culturels doivent regagner son organisation. Il expliquera également que le poids de la culture n’est pas négligeable dans nos économies. Selon lui, un rapport de l’Union africaine (UA) a estimé en 2020 à 3% l’apport de la culture dans le Produit intérieur brut (PIB) des états africains. En effet, c’est là où les possibilités de financement sont vastes à travers notamment les banques. Le patron des patrons a proposé aux entrepreneurs culturels de penser à mettre en place des projets de financement avec les structures de micro finance, des fonds d’appui, du crowfonding ou financement participatif et de renforcer le paiement des droits d’auteurs.

Youssouf DOUMBIA

Source : l’Essor