Rencontres de Bamako : L’édition de la résilience

Publié le 09 décembre
Source : l'Essor

Les plus pessimistes avaient parié sur un report de l’événement. Mais c’était sans compter sur la détermination des autorités à relever ce grand défi pour l’honneur de notre pays, mais aussi le bonheur des artistes.

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a présidé, hier au Musée national du Mali, l’ouverture officielle de la 13è édition des Rencontres de Bamako sous le thème : «Maa ka Maaya ka ca a yèrè kono», une réflexion d’Amadou Hampaté Ba.

C’était en présence de ses collègues du gouvernement, des représentants du corps diplomatique, notamment l’ambassadeur de l’Union européenne (UE), Bart Ouvry, ceux des organisations internationales, accréditées dans notre pays, des partenaires techniques et financiers et plusieurs invités de marque.

C’est sous une lumière diffuse et dans une ambiance festive sur fond de notes musicales de l’Ensemble instrumental que les professionnels de l’image ont commencé la biennale photographique de Bamako. Le ministre Guindo a sacrifié un moment à la pure tradition du «djatiguiya malienne» en souhaitant la bienvenue à ses hôtes au nom du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et de celui du Premier ministre,  Choguel Kokalla Maïga.

«C’est une édition aux allures spéciales, tant son organisation dans un contexte sanitaire insaisissable a été émaillée de péripéties et d’incertitudes», a soutenu le ministre en charge de la Culture.  Pour lui, certains ne croyaient plus à la tenue de ce rendez-vous,  mais c’était sans compter sur la détermination des s autorités de la Transition à relever le défi pour l’honneur des Maliens,  le bonheur des artistes et  l’essor de l’art de la photographie dans notre continent et ailleurs.

Il a aussi mis l’accent sur l’engagement des autorités à faire de l’événement un espace d’échanges, de rencontres interculturelles des professionnels maliens et d’ailleurs. Il a également évoqué  les difficultés d’organisation de l’édition de cette année, avant de remercier les autorités de la Transition pour la tenue de cette édition.

Dans un langage plus poétique, le ministre Guindo a invité le public à poser devant les objectifs avec le sourire.  «Souriez surtout, car vous êtes à Bamako, capitale africaine du Mali, terre de culture, d’humanisme et d’hospitalité. Souriez car nous célébrons l’image et la culture. Souriez, car nous célébrons l’amitié entre les peuples, l’excellence artistique et le renouveau». Et de dire que les autorités de la Transition ont conscience de la portée d’un tel événement pour la structuration d’une véritable industrie de l’art et de la photographie dans le continent africain.

 Il a alerté du danger environnemental, des conséquences des guerres, de l’insécurité alimentaire, qui planent sur l’art de la photographie dans notre continent qui regorge de beautés. Il a saisi l’opportunité pour saluer le délégué général de l’événement et artiste designer, Cheick Diallo, et son équipe curatoriale, pour cette belle sélection de 75 artistes, avant d’octroyer une mention particulière à Dr Bonaventure Soh Bejeng Ndikung (directeur artistique des Rencontres de Bamako) et son équipe ainsi qu’aux partenaires.

   Le délégué général a tenu à saluer les partenaires et le directeur artistique. «Merci à tous d’être venus pour célébrer notre devenir». Il est revenu sur la thématique, avant d’expliquer  que cette édition se veut une édition qui va vers son public. Il a invité notre pays et toute l’Afrique à faire de la culture le socle de développement. 

  Pour Dr Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, c’est un vent de paix et de résilience qui a soufflé sur notre pays pour lui permettre de faire face au défi de la Biennale photographique. C’est un vent de sagesse, de paix  qui a dévié les pronostiques pessimistes.

 Bart Ouvry a témoigné de sa fierté à accompagner la Biennale de la photo, depuis sa création. C’est un trésor malien, africain qui contribue à la création artistique. Bien sûr, c’est un projet fragile qui mérité d’être soutenu, c’est pourquoi, il a proposé de professionnaliser davantage le secteur, d’augmenter la circulation des œuvres et le développement des  réseaux artistiques, ainsi que les filières artistiques.

Et de rassurer du soutien de l’UE et remercier les partenaires pour leur engagement. Une visité guidée par le directeur artistique et la coupure de ruban par le ministre Guindo ont mis fin à l’ouverture de cette biennale qui se poursuivra jusqu’au 8 février 2023. 

Source : l’Essor