Blasphème de l’islam au Mali : Le djihadisme va-t-il se radicaliser de plus ?

Publié le 09 novembre
Source : Mali Tribune

A la suite de l’attaque de Kati et la forte implication de la population dans l’arrestation des suspects terroristes le même jour, un vocal d’un présumé djihadiste a circulé sur les réseaux sociaux.

Dans le vocal, l’auteur menaçait la population de Bamako d’éventuelles attaques si elle continuait de s’interposer entre eux et l’Etat. Les récentes profanations des symboles de l’islam ne va-t-il pas ouvrir à une autre forme de terrorisme au Mali ? Voire une ‘’Bokoharamisation’’ du djihadisme au Mali.

Bokoharam est le nom attribué au groupe extrémiste radical affilié à l’Etat qui sévit au Nigeria. Cette expression ‘’Bokoharam’’ selon des spécialistes voudrait dire ‘’le Sud mauvais ou haram’’ pour mener une guerre à partir du Nord du Nigeria contre l’Etat et tout ce qui est du Sud. D’où la terreur qui n’épargne personne. Une guerre djihadiste politique et territoriale.

Nous savons tous, qu’au Mali, même s’il s’était communautarisé un moment donné, le djihadisme terroriste vise principalement l’Etat du Mali, ses symboles et tous ceux que les extrémistes jugeraient proches ou partisans de l’Etat. Mais il n’a aucune forme territoriale comme cela se passe au Nigéria et dans certaines parties du monde.

Ce qu’il faut se demander, si ces récentes profanations de l’islam et ses symboles surtout dans la partie Sud du pays ne vont pas changer les couleurs du conflit en extrémisant encore plus l’insécurité que traverse le pays. A rappeler, que c’est le même Etat islamique avec un esprit très différent d’Alqaïda (JNIM-Katiba), qui ne cesse de marquer sa signature dans le Nord du Mali.

L’Etat ne doit-il pas anticiper ? D’abord en rassurant les musulmans et toutes les autres religions et dévotions que leur religion et leurs symboles seront respectés par tout sur le territoire malien par des mesures fortes et l’invitation à la tolérance interreligieuse. Cela circonscrirait d’abord, à éviter un conflit interreligieux au Mali, aussi, à ne pas faire naître le désir d’une République islamique chez les musulmans pour se protéger des affronts et enfin, éviter d’extrémiser davantage ceux contre qui nous nous battons depuis bientôt 10 ans.

Un Etat, c’est anticiper au lieu de faire face.

Koureichy Cissé

Source : Mali Tribune 9 Nov 2022