Nombril à l’air, mini-débardeurs, string dépassant de leur jean, taille basse, elles ont neuf, dix, douze ou quatorze ans, ou plus. Proies idéales des marchands de la mode, elles apprennent à séduire par la mise en valeur sexuelle de leur être. Elles se transforment ou sont transformées en nymphettes et en mini-femmes fatales. Les parents sont dépassés ou complices. Les marques de vêtements accentuent cette érotisation.
Les jeunes filles disposent aujourd’hui de magasins et de marques spécialisés, de nouvelles lignes XX mettent en avant les attributs encore inexistants des fillettes. Elles sont transformées en objet de désir, alors qu’elles n’ont pas encore les moyens d’être sujets de désir. Elles deviennent prisonnières du regard de l’autre pour exister. Les fillettes s’exposent et se forgent une idée de la sexualité et de l’amour centrée sur le sexe et la consommation. Les adultes qui abhorrent les pédophiles donnent pourtant à voir leurs enfants comme des objets sexuels. Les enfants érotisés, qui risquent de devenir des enfants consommables, des enfants marchandises sexuelles, sont également des consommateurs de pornographie. Ces tendances sociales commencent à effrayer. Les réactions se multiplient. On se préoccupe de la sexualisation précoce des fillettes et s’inquiète de plus en plus de l’influence de la pornographie sur les jeunes et le développement de leur sexualité. Les chercheurs aux prises avec des enfants ayant des comportements sexuels d’adulte commencent à développer des programmes d’intervention pour leur venir en aide. L’amplification de la conscience du corps. Comme les danseuses nues du début des années quatre-vingt, les jeunes femmes d’aujourd’hui se font tatouer, percer, gonfler les seins et les lèvres de la bouche et, pour quelques-unes, supprimer les grandes lèvres du vagin.
La prostitution est un lieu privilégié pour obtenir des relations sexuelles tout en imposant ses exigences et en contrôlant la situation. Quand de plus en plus de femmes refusent d’entrer dans des fantasmes masculins qui leur portent préjudice, certains hommes se tournent volontiers vers les enfants et les jeunes. Avec ces derniers, pas de partage, de négociations ou de compromis. À l’ère de l’individualisme et de la crise du couple, les jeunes représentent pour beaucoup d’adultes les substituts affectifs et sexuels à des relations égalitaires forcément exigeantes. Ce n’est peut-être pas un hasard si la sexualité devient plus que jamais un bien à consommer lorsque les rapports hommes-femmes, en particulier les rapports amoureux, exigent des remises en question profondes, parfois déchirantes. La prostitution, elle, sécurise les hommes dans leurs stéréotypes traditionnels. Comme si rien autour d’eux n’avait changé. Sans prétendre que la pornographie modélise complètement leur sexualité, imaginer après cela que les enfants ne sont pas influencés par cette industrie relève de l’aveuglement. D’autant plus qu’aux stéréotypes sexuels véhiculés par la pornographie s’ajoute la pression médiatique qui normalise la pratique pornographique, qui hypersexualise les comportements et les corps, avant tout féminin, et qui féminise les enfants. On consomme de la pornographie de plus en plus jeune et ses codes physiques et sexuels se banalisent.À moins que les résistances s’organisent. Ni vénales ni vraiment conscientes de leur comportement, elles seraient victimes des films pornographiques, que 80% des jeunes filles de 14 ans ont au moins une fois déjà regardés. Aucun lien avec la précarité, raison principale de la prostitution des étudiantes. .
L’échantillon incluait des jeunes de 14 à 20 ans, la moyenne d’âge déclaré étant de 17,6 ans pour les filles et de 18 ans pour les garçons. On estimait toutefois qu’un certain nombre de jeunes ‘étaient déclarés plus âgés qu’ils ne l’étaient réellement par crainte de se faire signaler aux services sociaux. Il convient donc de se rappeler que, s’ils sont tous de jeunes prostitués, les répondants ayant participé à mon sondage ne sont pas tous mineurs aux yeux de la loi. Ces mêmes jeunes sont très souvent sous-scolarisés, les quatre cinquièmes ne fréquentant plus l’école. On conçoit dès lors qu’observant un phénomène similaire, des études menées à l’étranger aient constaté que la majorité des jeunes étaient sans emploi lors de leurs débuts dans la prostitution, et que seuls des emplois non spécialisés et peu rémunérateurs pouvaient éventuellement leur être accessibles. Issus de milieux socio-économiques, ces jeunes évoquent la vie familiale qu’ils ont connue particulièrement en termes de disputes et discussions continuelles, d’abus d’alcool, de sévices reçus. Les souvenirs remémorés font presque toujours référence à une situation malheureuse, l’évocation d’une famille heureuse et de parents unis n’étant observée que chez une minorité de jeunes. Si la recherche existante semble unanime sur le fait qu’un certain nombre de jeunes qui se prostituent ont été victimes d’abus sexuels dans leur enfance, on estime l’incidence de ce phénomène semblable à celle que l’on trouve dans l’ensemble de la population ; d’autres recherches font toutefois état d’un taux supérieur à celui que l’on trouve ailleurs dans la population. Il apparaît clairement toutefois que les jeunes prostitués se distinguent en ce que leur première expérience sexuelle (le plus souvent avec des amis ou des connaissances) se situe à un âge nettement plus précoce que celui des autres jeunes en général. Selon, ses recherches, 77 % des garçons et 62% des jeunes filles prostitués avaient eu une première expérience sexuelle à treize ans, contre 5% des garçons et 2% des filles du même âge dans l’ensemble de la population. L’orientation sexuelle des jeunes prostitués est dans une large mesure à l’image de leur pratique de prostitution. Selon les données fournies dans des rapports, les jeunes filles, dont la clientèle est essentiellement masculine, se déclarent hétérosexuelles à 73 %, la grande majorité des autres se présentant plutôt comme bisexuelles que comme lesbiennes. À l’inverse, pratiquant une prostitution presque exclusivement homosexuelle, seulement 23 % des garçons se déclarent hétérosexuels; les homosexuels et les bisexuels comptent chacun pour 31 % du groupe, les quelques autres garçons ne se déclarant pas fixés ou se présentant comme transsexuels ou travestis. Cette différence importante entre les jeunes prostitués des deux sexes est confirmée par les données d’autres recherches. Elle va dans le sens de l’hypothèse émise par plusieurs suivant laquelle un des facteurs qui pourraient amener certain garçons à se prostituer serait leur désir de s’intégrer au milieu gai. Issus de milieux qu’ils perçoivent comme rejetant leur homosexualité, ils chercheraient dans la prostitution un moyen qui, tout en leur assurant des revenus, leur permettrait d’interagir avec d’autres homosexuels, de se sentir acceptés et appréciés comme homosexuels, et d’y trouver en même temps une gratification sexuelle. L’importance de facteurs psychologiques est soulignée par certaines études. On y invoque notamment un développement handicapé en bas âge en raison de privations émotives; des sentiments dépressifs, d’impuissance, d’incertitude, d’hostilité, de désespoir; la crainte d’être abandonné; des mécanismes d’adaptation déficients; un besoin d’éviter la confrontation avec sa propre situation émotive par une activité constante et un comportement de fugue; une carence affective qu’un appétit insatiable de consommation vise à compenser; une difficulté à établir des relations avec les autres et une tendance au retrait émotif; un besoin de se convaincre de son attrait physique par des contacts sexuels avec de nombreux partenaires. Ces facteurs et d’autres encore sont invoqués pour expliquer la présence de prédispositions chez certains jeunes: placés dans une situation où ils pourraient se prostituer, ceux-ci seraient ainsi plus susceptibles que d’autres de franchir le pas. L’incidence de la fugue du foyer semble caractériser l’ensemble des jeunes concernés, près de quatre jeunes prostitués sur cinq en ont fait l’expérience au moins une fois, les fugues nombreuses ou régulières étant plus le fait des filles que des garçons. Le motif le plus souvent invoqué par les jeunes (près de trois jeunes sur cinq) pour expliquer leurs fugues est le désir d’échapper aux problèmes familiaux. Une fois en fugue, leurs principales sources de revenus résident, par ordre décroissant, dans la prostitution, le vol et l’argent apporté de la maison ou emprunté à des amis. D’autres études évoquent un lien immédiat entre la fugue et la prostitution, faisant état d’une proportion importante de jeunes ayant mené ou même débuté leurs activités de prostitution à l’occasion d’une fugue. Le phénomène est fort compréhensible. Sous-scolarisés, sans domicile pour être joints par un employeur, n’ayant souvent pas l’âge requis pour travailler, ces jeunes en fugue peuvent difficilement avoir accès à un emploi. La prostitution apparaît alors comme un moyen de survie accessible, permettant de gagner rapidement de bons montants d’argent. Quelle que soit leur importance, la fugue et d’autres éléments de l’expérience des jeunes n’expliquent pas en entier l’introduction dans la prostitution. Des éléments de contexte doivent aussi exister. Selon certains, l’implication initiale peut survenir dans trois types de contextes. Le premier est celui où la prostitution constitue un moyen de survie: les besoins financiers assaillent le jeune qui, parfois en fugue, peut difficilement espérer pouvoir y faire face au moyen d’un emploi régulier. La rencontre d’un ami ou d’une personne impliquée dans la prostitution (prostitué, souteneur ou client potentiel) peut alors jouer un rôle important pour présenter la prostitution au jeune comme un moyen facile, lucratif et peut-être agréable (s’il en tire une satisfaction sexuelle) de se sortir de ses difficultés financières. Définie comme essentielle à la survie, la prostitution devient plus acceptable aux yeux du jeune lui même, particulièrement si elle ne concorde pas avec son orientation sexuelle; les réticences initiales que le jeune peut avoir peuvent ainsi être neutralisées. Le second type de situation est celui du jeune qui n’a pas de problèmes financiers particuliers, mais pour qui une source importante d’argent de poche apparaît attrayante, et que les circonstances mettent en contact avec des adultes qui lui offrent de l’argent en retour d’activités sexuelles. Ici encore, le paiement devient la justification principale du geste aux yeux du jeune. Enfin, le troisième type de situation survient lorsqu’un jeune est amené à se prostituer par coercition ou supercherie de la part d’un adulte (notamment un souteneur). Ces cas ne constituent toutefois qu’une faible minorité, évalué à 4 % des garçons et 16 % des jeunes filles qui se prostituent. On comprend donc que les motifs invoqués par les jeunes pour expliquer leur recours à la prostitution sont d’abord et avant tout d’ordre financier: possibilité de gagner rapidement de l’argent jointe à l’impossibilité d’avoir accès à un travail rémunérateur. Pour ceux qui ne se limitent pas à un premier contact avec un client, l’implication régulière dans la prostitution ne suit pas nécessairement de façon immédiate ce premier contact. Elle s’effectue suivant un processus séquentiel que, dans une perspective interactionniste, James propose de définir comme suit: adaptation à une image de soi négative; intégration du comportement lié à cette image, appuyée par un étiquetage informel; assimilation à la sous-culture et développement d’une identité déviante; et enfin étiquetage formel et identification de soi comme prostitué, avec un engagement subséquent dans la prostitution comme style de vie. Cette intégration régulière requiert du jeune qu’il assimile une série d’apprentissages essentiels à la pratique de la prostitution: comment éviter les policiers, les clients dangereux, les maladies transmissibles sexuellement, et comment se protéger à leur endroit; comment identifier les bons endroits et recruter les clients; quels tarifs exiger, compte tenu des services demandés, du client, de l’endroit, des conditions du marché; comment négocier avec les clients et à quel moment se faire payer; quels rapports entretenir avec les autres membres du métier (les avertir de la présence policière, ne pas leur enlever de clients) ou avec un souteneur (le respecter, lui verser l’argent promis, ne pas faire affaire avec un autre souteneur), et ainsi de suite. C’est ici qu’intervient l’importance de la présence d’autres personnes qui puissent initier le jeune à ces divers aspects du métier. Les interactions entre prostitués contribuent au premier chef à cette intégration des normes du milieu. Des clients et, pour certaines jeunes filles, des souteneurs contribuent à cet apprentissage. À mesure qu’il y a progression, le jeune maîtrise mieux le métier et ses craintes diminuent; les satisfactions qu’il en tire (revenu élevé, absence de contrôle parental, une certaine excitation liée au style de vie, etc.) stimulent son implication. En bref, ces jeunes viennent de milieux socio-économiques divers et décrivent le plus souvent leur expérience familiale en termes négatifs. Ils sont sous-scolarisés et, en conséquence, les emplois réguliers lucratifs leur sont inaccessibles. Leur première expérience sexuelle semble avoir été précoce, et leur orientation sexuelle tend à être à l’image du type de prostitution qu’ils pratiquent. Souvent (mais pas nécessairement) à l’occasion d’une fugue, ils font l’expérience de la prostitution principalement pour l’argent qu’ils peuvent en tirer. Ils sont introduits puis socialisés dans le métier par diverses personnes, l’implication dans la prostitution se faisant de façon graduelle.
Les conséquences de la prostitution et les problèmes qui y sont associés ne sont pas à négliger.Certains phénomènes peuvent être clairement identifiés comme des conséquences des activités de prostitution. D’autres y sont souvent associés, sans qu’un lien de causalité ne soit évident. Les maladies transmissibles sexuellement constituent le principal problème de santé des jeunes prostitués, encore que leur mode de vie (travail à l’extérieur, souvent peu habillés, heures irrégulières, mauvaise nutrition) les rendent vulnérables à beaucoup d’autres maladies qu’ils ne sont pas toujours assidus à faire soigner. Plus du tiers des jeunes interviewés avaient déjà contracté la gonorrhée et un sur huit, la syphilis; aucune donnée n’est fournie sur le sida, qui n’avait à l’époque de la recherche ni la notoriété ni l’incidence qu’on lui connaît aujourd’hui. Les maladies transmissibles sexuellement semblaient légèrement plus présentes chez les filles que chez les garçons, même si ces derniers avaient tendance à faire un usage beaucoup plus restreint de préservatifs que les jeunes filles. D’autres conséquences physiques sont relevées dans les écrits, au nombre desquelles on trouve les grossesses non désirées et le vieillissement précoce. Les jeunes prostitués vivent également des difficultés d’ordre émotif et social. L’on fait état de hauts taux de suicides, idées suicidaires et tentatives de suicides; d’une image négative de soi; du développement d’une ambivalence ou d’une désensibilisation à l’égard des activités sexuelles, qu’on en vient à ne voir que comme un moyen de gagner de l’argent; d’un désengagement dans les relations avec autrui, qu’est susceptible d’accentuer le rejet par le milieu d’origine; d’une perte de confiance dans le milieu adulte; de la substitution d’un système d’exploitation au système relationnel que développe normalement un jeune à cet âge. Les jeunes filles semblent plus vulnérables que les garçons, développant apparemment moins de réseaux sociaux, d’amitiés et autres relations sur lesquels elles pourraient compter pour un soutien émotif etde l’assistance; certaines recherches font ressortir l’existence d’un type de camaraderie qui serait plus présent chez les garçons. Mais la rue n’offre pas que du support: elle apporte sa part de violence. Vivant et opérant souvent dans des zones à haut taux de criminalité, travaillant fréquemment le soir et aux petites heures du matin, faisant régulièrement affaire avec des clients qu’ils ne connaissent pas, portant parfois des sommes substantielles sur eux, associés au marché du sexe, les jeunes prostitués sont susceptibles d’être des victimes privilégiées de vols, d’agressions sexuelles et d’autres actes de violence. Selon des rapports, près de deux jeunes prostitués sur trois ont été attaqués au moins une fois en faisant le trottoir; plus vulnérables, les jeunes filles sont agressées en plus grand nombre (70%) que les garçons (51%). Les principaux agresseurs désignés par les jeunes sont, par ordre décroissant d’importance, des clients, d’autres membres du milieu (souteneurs, autres prostitués, trafiquants de drogue) et des policiers. Alors qu’ils semblent beaucoup moins menacés par les clients et les souteneurs que les filles, les garçons rencontrent par contre à l’occasion un type de violence qui leur est particulière: les agressions commises par des homophobes. Les contacts avec la justice comptent également parmi les problèmes rencontrés par les jeunes prostitués. Non pas que ceux-ci soient fréquemment déclarés coupables de sollicitation aux fins de prostitution: le rapport suggère que cela ne se produit que dans une minorité de cas (5% des garçons et 12% des filles). Les infractions pour lesquelles ils sont condamnés sont d’abord des infractions contre la propriété (vols, recels, etc., pour 50 % des jeunes), suivies de délits de flânerie (25% des jeunes), d’infractions d’ordre sexuel (18% des jeunes), de voies de fait (12% des jeunes), d’usage ou possession d’alcool ou de drogue (9% des jeunes). Ce contact avec la délinquance n’est pas le même pour tous. On rappelle dans une étude des garçons prostitués, où il fait état de deux sous-cultures caractérisant la prostitution masculine de grandes agglomérations métropolitaines: d’une part, une sous-culture de pairs délinquants, où la prostitution n’est qu’un des aspects de cette vie de la rue qui inclut également le trafic de drogue, la mendicité et la délinquance; d’autre part, une sous-culture gaie, où la prostitution est un gagne-pain permettant en même temps de répondre à des besoins sexuels et de favoriser l’interaction sociale avec d’autres homosexuels. Si cette observation ne peut s’appliquer intégralement aux jeunes filles, elle fait cependant ressortir une réalité qui vaut également pour ces dernières, à savoir que l’implication dans la délinquance n’est pas le fait de tous les jeunes prostitués. Et si pour certains d’entre eux la délinquance fait partie d’un style de vie, il convient d’ajouter que ces jeunes pratiquent une déviance sexuelle à haute visibilité, attirant facilement l’attention des citoyens et de la police, de telle sorte qu’ils sont peut-être plus susceptibles que d’autres d’être repérés et identifiés lorsqu’ils sont impliqués dans des infractions. La consommation de drogue constitue un autre problème que l’on associe fréquemment à la prostitution. On évalue à près des deux cinquièmes des jeunes prostitués (38 %) ceux qui consomment régulièrement de la drogue ou sont toxicomanes. La consommation semble plus forte chez les garçons que chez les filles, et elle s’accroît avec l’intégration au milieu de la prostitution. Les motifs de consommation invoqués tiennent plus souvent au plaisir que procure la drogue qu’à sa capacité de faire diminuer l’anxiété ou les désagréments liés à la prostitution .En bref, divers problèmes sont causés par la prostitution ou lui sont associés, mais à des degrés divers: maladies transmissibles sexuellement, difficultés d’ordre émotif ou social, violence, implication dans la délinquance, consommation de drogue. Les conséquences varient, elles sont différentes, plus ou moins graves selon les situations et les personnes. Tout le monde ne réagit pas de la même façon aux mêmes choses et la prostitution peut prendre différentes formes, être associée ou non à d’autres violences. Elle peut être directement imposée (c’est le cas pour beaucoup de mineurs prostitués), s’accompagner d’une rupture avec l’entourage, de prise de drogue. Dans l’histoire de beaucoup de personnes prostituées, mineurs ou non, il y a eu des violences sexuelles avant. La prostitution est-elle alors une conséquence de cette violence ? Et comment différencier les conséquences de la prostitution de celles de ces premières violences sexuelles ? Chez un mineur, les conséquences peuvent être d’autant plus importantes qu’on se construit, qu’il s’agit des premières expériences sexuelles et que celles-ci ont valeur d’apprentissage, de découverte et laissent une empreinte forte sur la manière d’appréhender le monde, les autres, la sexualité. Avoir des relations sexuelles que l’on ne désire pas, c’est violent. Les conséquences de la prostitution ressemblent à ce qui se passe dans les violences sexuelles en général. Parmi les conséquences physiques, il peut d’abord y avoir des troubles de la sensibilité, en particulier de la sensibilité tactile (c’est-à-dire du toucher) et de la sensibilité à la douleur. On se coupe de son corps, alors on ressent moins les sensations tactiles, ce qui engendre des problèmes dans la sexualité. On a un seuil de tolérance à la douleur plus élevé, ce qui peut entraîner le développement de pathologies jusqu’à un degré avancé sans qu’on s’en aperçoive. Au niveau psychologique, la prostitution peut entraîner une dégradation de l’image de soi, des troubles psychosomatiques (eczéma et autres maladies de peau, etc.) des troubles dépressifs, des phobies, des angoisses. importantes,. des conduites auto destructrices, une toxicomanie. Se prostituer peut aussi avoir pour conséquence un rapport faussé à l’argent, au luxe et au sexe. Quand on gagne beaucoup d’argent rapidement, que l’on prend l’habitude de pouvoir s’acheter des choses chères, c’est plus difficile de se priver, de ne plus avoir ce que l’on veut quand on le veut.Toutes ces conséquences n’apparaissent pas tout de suite. On peut avoir l’impression, au début, qu’en fait c’est facile ou se le faire croire. Mais ça, c’est au début …Bien que le choix de cette activité soit de plus en plus banalisé et admis, cela suffit-il à en faire pour autant une activité légitime ?
ALIOU DIA

Aliou Dia,
auteur , philosophe et ingénieur GRH
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