La structure de l’économie mondiale a subi sept transformations. De la forte intensité en main d’œuvre vers une forte intensité en capital : les grandes industries d’assemblage fortement humaines sont devenues intensives en capital. La principale incidence pour le stratège était de voir ses coûts fixes augmenter et de penser à une nouvelle façon de fabriquer son produit. Mais l’intensification en capital est onéreuse et parfois préjudiciable quant à la confiance des employés.
Des multinationales vers des multi locales, l’intensification du capital dans les entreprises a rendu l’avantage d’une main d’œuvre peu chère dans certains pays beaucoup moins importants. Les multinationales limitent leur implantation pour être performantes dans les marchés régionaux, elles deviennent multi locales et adoptent des stratégies propres aux conditions locales.
Des coûts fixes vers les coûts variables : les industries (textiles, plastiques) variabilisent de plus en plus leur coût comme l’industrie pétrochimique. Le facteur de réussite a changé, les rebuts ont remplacé la pleine utilisation.
De l’acier vers l’électronique, l’électronique est devenu le nouveau potentiel de croissance industrielle et s’intensifie dans les industries.
Évolution de la définition de l’unité stratégique, elle est remise en question du fait de l’utilisation grandissante de la technologie de pointe. Les différences entre les activités sont moins évidentes car elles utilisent en partie les mêmes bases technologiques et l’unité stratégique doit en tenir compte.
De la gestion financière internationale vers une gestion locale : la décentralisation est le fait du risque engendré par les parties monétaires et la nécessité d’un financement local solide (multinationales manufacturières), pour pallier la difficulté de transfert d’argent rapide et conséquent.
Des systèmes vers les êtres humains, dans les entreprises européennes et américaines, contrairement aux japonaises on ne prêterait pas assez attention aux hommes et plusieurs perdraient tout intérêt à exécuter les tâches. Des moyens comme la sécurité de l’emploi, l’ancienneté, le développement interne et le système boîte à idées sont des éléments de motivation. L’entreprise bâtit autour de l’homme son système de valeurs.
Face à ces changements structurels, le stratège doit être novateur, doué de sensibilité, perspicace et dispose de trois méthodes pour y parvenir: supprimer les goulots d’étranglement, éliminer les contraintes, mettre au point de nouvelles combinaisons de facteurs, consulter celles existantes et les réajuster, maximiser les marges de manœuvres stratégiques ; il faut bien étudier les besoins des consommateurs pour mieux se différencier.
Le Japon, mythes des réalités
La réussite des grandes entreprises japonaises s’expliquent en quatre idées. Un concept d’entreprise fondamentalement différent : après la guerre, les sociétés prennent l’aspect de communautés où l’on respecte les employés que l’on traite d’égaux à égaux. C’est une des raisons du succès japonais, les employés satisfaits épargnent dans les banques qui reversent cet argent aux entreprises pour leurs investissements.
Une organisation réellement humaine : la première caractéristique est que les entreprises japonaises n’ont pas d’organigrammes précis, la hiérarchie n’est pas mise en évidence. Tous les employés sont sur la même ligne, et l’emploi à vie déclenche une volonté de tous à s’entendre. Les organisations où les fonctions et les responsables sont plus souples, font face plus facilement aux problèmes qui lient plusieurs fonctions dans la société. Le gouvernement est un entraîneur, et non un capitaine de l’équipe : l’éducation au Japon est primordiale, on apprend aux élèves dès leur plus jeune âge, à respecter autrui et à travailler dur dans un intérêt de la survie du pays. Cette éducation scolaire de base se reporte plus tard dans les entreprises où la notion de communauté prend toute sa valeur. Le gouvernement encourage les industries à développer tel ou tel secteur pour sauver la nation (acier dans les années 50). Il jouit d’une grande crédibilité auprès des industries qui s’empressent de suivre ses plans. Ainsi l’éducation nationale et le MITI ont contribué fortement à cet élan des industriels pour le commerce international. La stratégie japonaise est d’assurer une progression lente mais régulière ; elle a contribué pour le pays à avoir une bonne croissance. Leur innovation technologique, leur aisance à identifier les secteurs clés, leur gestion de production et des ressources humaines, ont rendu les japonais très performants face aux occidentaux. Elles constituent une source d’inspiration inestimable.
Les raisons du succès des entreprises japonaises en matière d’innovation technologique : innover le bas de gamme, investir tant en recherche et développement, qu’en équipement de production et fusionner des technologies.
Ainsi je conclure, que, l’entreprise du XXIème siècle sera ainsi une entreprise de dialogue qui réconciliera les buts de chaque individu, notamment sans inspiration, au bien être et à la performance économique. Contrairement au slogan de la première moitié du XXème siècle : l’organisation c’est l’art de faire de grandes choses avec des hommes médiocres; ou bien, l’actif le plus précieux était pour l’entreprise, l’équipement productif, il sera au XXIème siècle ; ses travailleurs du savoir et leur productivité. Dans les nouvelles formes d’organisation, le travail en réseau permet de repenser l’organisation en faveur de structures plus flexibles favorisant la créativité et la productivité ; pour cela, il n’est d’autre approche que la négociation, la formation, l’accompagnement et la préservation du temps d’adaptation et d’action. L’organisation peut être définie comme étant une réponse au problème de l’action collective.

Aliou Dia
Auteur, philosophe et ingénieur GRH
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